Les oiseaux de Fontenay 3 / Bienvenue chez les fauvettes à tête noire, photographiées par Régis
Combien de lilas rue des Lilas, combien de glycines rue des Glycines, et combien de fauvettes rue des Fauvettes ? Mais on rencontre encore des lilas, des glycines et des fauvettes dans quelques coins privilégiés de Fontenay. Et il arrive que les fauvettes nichent dans des glycines ou des lilas.
La famille Fauvettes à tête noire
Notre Fontenaisien photographe a saisi sur le vif une famille de fauvettes à tête noire dans le petit square presque « secret » où l’on accède par un passage au 1 rue Jean-Jaurès, la rue qui passe derrière la mairie et va à l’espace senior et à la piscine.
La fauvette à tête noire a une cousine, la fauvette des jardins. La fauvette des jardins a les ailes plus longues que celles de la fauvette à tête noire. Avec ses ailes plus courtes, la fauvette à tête noire migre moins ou même reste sur place, là où le réchauffement climatique le permet. Leurs chants se ressemblent (elles zinzinulent), mais les fauvettes à tête noire portent un « béret », pas les fauvettes de jardin.
Dans la famille Fauvette à tête noire, le père
Béret noir pour le père, béret brun pour la mère. Les plumes de ces bérets se hérissent en cas de danger. C’est Linné, célèbre naturaliste suédois, qui a publié la première description de la fauvette à tête noire en 1758 (dans Systema Naturae).
Dans les classifications scientifiques, la fauvette à tête noire est appelée Sylvia atricapilla (en latin, sylvia = de la forêt, atri= noir, capilla = cheveux). « Sylvia » ne vit pas beaucoup dans les forêts, plutôt dans les haies. Mais Monsieur Sylvia porte fièrement un béret, fier de son « atricapilla ». Et zinzinule (= chante) à pleine gorge.
Photo LPO: Fauvette mâle à tête noire
La famille Sylvia partage donc avec les humains le nom des Sylvie, Sylvia, Sylvette, Sylvain, Sylvio, Sylvestre et loge près des humains, dans des bosquets ou de petits parcs urbains, où elle trouve sa nourriture (graines, baies, insectes).
Dans la famille Fauvette à tête noire, la mère
La mère fauvette à tête noire porte un béret brun. On sait bien que les scientifiques d’hier étaient assez sexistes par habitude. Mais Madame « Sylvia » s’en fiche. A part le béret, les mâles et les femelles ont quasiment le même costume de plumes, mangent les mêmes baies, et, à la saison de reproduction, les mêmes insectes, avec au dessert quelques vers de terre ou quelques petits escargots. Miam !
Photo Régis: Fauvette à tête noire femelle
Quand on se met à table chez les « Sylvia », on aime les pigments antioxydants qui colorent les fruits. Il paraît que c’est bon pour la santé ! Les baies de couleur sombre en sont plus riches, au point qu’on peut penser qu’ au fil du temps, les plantes et les oiseaux ont évolué conjointement, les plantes se développant de manière à promouvoir les capacités anti-oxydantes de leurs fruits, pour attirer les oiseaux et assurer ainsi la dispersion de leurs graines .*
Dans la famille Fauvette à tête noire, les jeunes
Photo Régis: Fauvette à tête noire Junior Photo oiseaux.net: Nid et oeufs de Fauvette à tête noire
La jeune fauvette, quel que soit son sexe, ressemble à la femelle. En un peu plus terne, col un peu roux, fond gris doux. Son béret est d'un châtain terne presque brun**. La différentiation se fera à l’adolescence, c’est-à-dire avec la première mue (avant l’âge de un an). L’espérance de vie d’une fauvette à tête noire est de 7 ans environ.
Ceci dit, la lignée des fauvettes à tête noire est bien plus longue que celle des humains : Le plus ancien des hominidés connus, l’homme de Toumaï (Tchad) est vieux de 7 millions d’années environ. Le plus ancien des Homo sapiens découvert en Europe est vieux de 45 000 ans environ. Grâce aux études d’ADN et autres, on a pu établir que notre amie la Fauvette à tête noire, elle, habitait l’Europe bien avant, puisque les fossiles découverts en France datent d’au moins 20 millions d’années.
Les fauvettes à tête noire zinzinulent (vocalisent)**
Chez les fauvettes à tête noire, ni facteur, ni internet, mais, surtout chez les mâles, une communication vocale très riche : un registre en tulitulituli émis en crescendo et pouvant durer jusqu’à 30 secondes. Le répertoire contient jusqu’à 1000 éléments, avec des dialectes locaux, non pas innés, mais appris par les jeunes au fil de leur éducation par les parents, ou de migrations.
Courtiser sa belle, frimer face à des congénères, insulter un agresseur par des tec-tec ou tac-tac en crécelle, pousser un « jüg » très long pour avertir la famille de la détection d’un prédateur, à écouter sur You tube, ou sur le site de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)*** Sans oublier que les fauvettes à tête noire imitent volontiers d’autres oiseaux, grives, merles, moineaux, mésanges. Et savent aussi chanter en sourdine.
Imitez-les à votre tour avec un sifflet à eau (dit sifflet de fauvette). A faire zinzinuler entre adultes et enfants.
Suzanne Bourdet Michel Faye
https://www.oiseaux.net/oiseaux/fauvette.a.tete.noire.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fauvette_%C3%A0_t%C3%AAte_noire
** Livre : La Fauvette à tête noire, de P. Carré / Portrait ornitho.
*** https://www.lpo-idf.fr/Chant_Fauvettes_pouillots_roitelets
Image de titre, Fauvette à tête noire, mâle photographié par Régis
Images de texte
Male Fauvette à tête noire https://www.lpo-idf.fr/Chant_Fauvettes_pouillots_roitelets
Fauvette à tête noire, femelle et juvénile, photographiés par Régis
Sifflets à eau
Ajouter un commentaire