Sciences et culture scientifique
Sciences en France, état des lieux
Louis Pasteur (vaccin contre la rage), Marie et Pierre Curie (radioactivité), et plus récemment, Françoise Barré-Sinoussi et Louis Montagner (VIH), Alain Aspect (informatique quantique), la France s’est largement illustrée en sciences.
Or,en France, les politiques du 21ème siècle avec leurs volontés de profits immédiats (ou d’économies) ont mis à mal l’enseignement des sciences, les travaux de chercheurs, et tout simplement la culture scientifique de l’ensemble de la population.
Enseignement des sciences et culture scientifique en France, grandeur et décadence
- On paie fort mal les enseignants. Du coup, les recrutements de professeurs scientifiques manquent de candidats. Du coup, on réduit les horaires d’enseignement scientifiques en lycée notamment. A un point tel que le nouveau ministre de l’éducation, qui se dit pragmatique, annonce le retour des maths en première, au moins une heure et demie par semaine. Avec quels enseignants, formés comment ? A suivre.
- La formation des enseignants coûte cher. On a supprimé les écoles normales qui formaient les instituteurs, on recrute à bac+5, tout en payant fort mal. Du coup, on manque de candidats, et très peu des enseignants recrutés ont une formation scientifique.
- Les difficultés de la société française débordent dans les écoles publiques, que des familles quittent (parfois avec regret) pour des écoles privées protégées. Et toujours aussi peu de formation au goût des sciences.
Conséquences : Le niveau des élèves français en mathématiques baisse dans les tests internationaux depuis plus de trente ans ; les élèves – surtout les filles –ont moins choisi les enseignements scientifiques depuis la réforme du lycée ; les effectifs d’étudiants des formations scientifiques ne suffisent plus à répondre aux besoins économiques ; le nombre d’enseignants-chercheurs en mathématiques diminue depuis plus de vingt ans ; le nombre de leurs publications marque le pas.*
Beaucoup d’élèves abandonnent les maths, réputés difficiles, dès que possible, notamment les filles : 94 500 filles en TS en 2019, mais seulement 61 000 ont suivi 6h de maths ou plus en 2022, dont 39 000 avec une spécialité sciences**. Toujours plus sexiste !
Et les citoyens tournent de plus en plus le dos aux sciences, en particulier aux mathématiques, qui sont pourtant indispensables dans tous les domaines scientifiques, statistiques et informatiques inclus. Les complotismes prennent la place de l’analyse et de la réflexion scientifique. Décidément, la citoyenneté elle-même en prend un coup !
Comment redonner le goût des sciences à l’ensemble de la société française ?
On a eu le Beauvau de la sécurité, le Ségur de la santé, le Grenelle de l’environnement… et même le Grenelle de l’Education en 2021, en vain. Un travail tripartite « Politiques, Citoyens, Professionnels des sciences » pourrait-il réussir à recréer le lien scolaire et citoyen avec les sciences ? Au prix de quels efforts, à la fois financiers et éducatifs ?
Or, chacun d’entre nous est une graine de mathématicien, physicien, chimiste, biologiste… même les enfants, surtout les enfants : une recette de cuisine est un chef d’œuvre de sciences (chiffres, dosages, réactions chimiques, cuissons…), une germination de lentilles sur un coton mouillé, une cellule solaire sur une fleur artificielle (la fleur s’illumine la nuit) … ou tout simplement en observant le ciel de jour et de nuit***.
Et quelques expériences simples intergénérationnelles:
Bonne rentrée scolaire aux écoliers, collégiens, lycéens et aux équipes éducatives.
Suzanne Bourdet Michel Faye
·Le Monde de l’éducation, 20 juin 2023
*** www.sciencesbourdetfaye.fr
Image de titre : https://actu.univ-fcomte.fr/agenda/pint-science
Sciences en jouant: image pourfontenay
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