Le lego de nos vies 2 / H2O, l’eau

L’article ci-après, fait suite à l’article Le lego de nos vies 1 / CO2, publié précédemment.

Avant de lire cet article, buvez un bon verre d’eau, vous avalerez alors des milliards de milliards de molécules d’eau. Eh oui, il y a bien plus de molécules H2O dans un verre classique de 25 centilitres que de verres de 25 centilitres dans les océans, quelque chose comme 1500 fois plus*. « Oh - eau, oh – eau ; oh –deux O. »**( Comptine enfantine de Steve Waring.)

L’eau en France, des chiffres surprenants***

La situation en région parisienne est représentative de la situation moyenne en France métropolitaine. Quelle est donc la situation en France métropolitaine?

La ressource en eau en France métropolitaine

Compte tenu des pluies annuelles, des ruissellements et évaporations naturels, des entrées et sorties de fleuves et rivières aux frontières, nous disposons raisonnablement pour les activités humaines en France métropolitaine de 20 km3 d’eau renouvelables par an.

Les prélèvements d’eau en France métropolitaine

En 2017, 32 milliards de mètres cubes d'eau ont été prélevés en France métropolitaine. 50 % destinés au refroidissement des centrales nucléaires, 17 % à l'eau potable, 9 % à l'agriculture, 16 % aux canaux de navigation et 8 % à l'industrie. Ce sont donc les centrales électriques (thermiques et nucléaires) qui sont les plus gourmandes en eau.

Le niveau de consommation est très supérieur au volume d’eau renouvelable. Depuis le début des années 2000, le volume prélevé global a tendance à diminuer : -13 % pour l'eau potable, -29 % pour l'industrie et -20 % pour les centrales électriques. Cependant, de manière générale, le traitement des eaux, récupération, épuration, conséquences du réchauffement des eaux utilisées par les centrales électriques, sont autant de facteurs préoccupants.

Le gaspillage d’eau dans nos modes de consommation

Entre le lieu de production et notre assiette, 30% des denrées alimentaires sont perdues. Au total, la France exporte l’équivalent du prélèvement de 7 km3 d’eau par an (dont environ 1,5 km3 juste pour les céréales), et importe des marchandises dont la production représente un prélèvement de 15 km3 d’eau par an ( Pascal Maugis dans Nos Futurs, chapitre Des usages quantitatifs de l’eau. Pascal Maugis est chercheur en modélisation hydrologique et changement climatique au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement). D’où l’ampleur, et l’urgence, de la tâche, pour moins et mieux consommer, avec le problème de l’eau en épicentre.

Quand l’eau devient catastrophe****

La France a connu récemment des inondations record, y compris en Ile de France. En ce moment, plusieurs pays voisins sont victimes d’inondations dramatiques, dont l’Allemagne qui compte à ce jour 103 morts et des dizaines de disparus.

Crues, ruissellements, éboulements, le dérèglement climatique et la bétonisation excessive des sols font des rues de villes et villages des goulets d’étranglement.

A Fontenay, minéraliser des places publiques, sur-densifier les rares zones de « respiration » de certains quartiers, en usant d’un modèle suranné permis par la suppression des Coefficients d’Occupation des Sols (loi ALUR 2014, loi ELAN 2018 ), est une faute au regard des générations nées au 21ème siècle.

La signature de l’eau, au cœur du lego de nos vies*****

Au contraire des autres surfaces, une surface d’eau ne réfléchit quasiment pas l’infrarouge, alors qu’elle réfléchit largement la lumière visible. C’est ce que l’on appelle la signature de l’eau, dont les chercheurs étudient le spectre. Quand les astronomes veulent savoir s’il y a de la vie quelque part dans l’Univers, ils cherchent notamment la signature de l’eau (et d’autres possibilités que ce blog ne résistera pas au plaisir de vous raconter un jour ou l’autre !). Le Petit Prince de Saint-Exupéry, qui vivait au 20ème siècle sur un astéroïde aride, a-t-il trouvé aujourd’hui refuge sur une exoplanète plus accueillante ?