Le chat ronronne, on ne sait pas encore tout sur sa technique. L’homme, lui, rit.

Le rire, c’est comme le sport, ça libère des endorphines

Se rouler de joie, rire aux larmes, rire en société, le rire n’est plus « le propre de l’homme » (Rabelais), certains animaux savent rire, le rire « est à l’homme ce que la fonction d’épouillage est aux grands singes » (Alain Vaillant, professeur de littérature française), un moyen d’évacuer le stress, de créer du lien social ou de renforcer ce lien, « une sorte de footing stationnaire car il sollicite de nombreux muscles » (Jean-Christophe Cassel, Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Adaptatives, Strasbourg)*. Le rire, comme d’autres activités sportives, libère des endorphines, hormones du bien-être, anti-stress, antalgiques… Les chercheurs visualisent désormais cette production d’endorphines par des méthodes d’imagerie cérébrale dites Tomographie par Emission de Positions (TEP). Bref, le rire est une affaire sérieuse.

Rions donc, même en temps de restrictions Covid 

Aujourd’hui, se termine la période de classement objets essentiels ou non. Une chaîne de magasins** nous a invité-e-s à rire avec quelques observations dignes du roi des humoristes qu’était le grec ancien Aristophane :

- Une commission venant de conclure que l’eau ça mouille, nous avons finalement le droit de vous vendre des parapluies.

- On peut à nouveau vous vendre des bonnets, des écharpes et des gants. Quelqu’un s’est rendu compte que les nez qui coulent n’étaient pas essentiels.

- Nous sommes de nouveau autorisés à vous vendre des accessoires de cuisson. C’est un virage à 180°, ou thermostat 6.

- Les vêtements pour enfants de moins de 3 ans sont à nouveau essentiels. Les autres sont priés d’arrêter de grandir.

- Si les biberons n’étaient pas nécessaires, il fallait nous avertir de ne pas faire de bébés pendant le premier confinement.

 - Le rayon maquillage est de nouveau essentiel. Encore un coup du lobby des miroirs.

Et une « vraie », pour les fleuristes : vous avez le droit de vendre des sapins, mais pas de boules.

Ça fait rire les oiseaux

Pour rester sur le mode bestiaire et rire, lisez « Les Oiseaux », pièce de théâtre écrite en 414 avant J.C., par le poète comique grec Aristophane. Vous y verrez deux humains, qui, fatigués des procès et autres chicaneries humaines, très modernes, vont vivre chez les oiseaux dans les nuages, nuages qui empêchent les offrandes terrestres de monter jusqu’aux dieux de l’Olympe ; il va falloir que Zeus s’en mêle, et cède une part de son pouvoir aux oiseaux. « Ça fait rire les oiseaux. Ça fait chanter les abeilles… et danser les écureuils », chante La Compagnie créole.

Faites le plein d’endorphines, c'est bon pour la santé!

Suzanne Bourdet     Michel Faye

*Le Monde , Science et médecine, 25 novembre 2020

** Campagne publicitaire Monoprix, novembre 2020