La fabrication du béton de ciment, 3ème émetteur de CO2 de la planète, après les USA et la Chine
En ce moment, les maires bétonneurs sont récompensés (voir notre blog du 7 décembre 2021*).
Années 1970, l’âge du béton de ciment**.
Le béton de ciment existe depuis l’Antiquité, et a été le produit phare des constructions des années 1970. Le béton armé a été inventé en France, et a fait depuis le tour du monde. Le béton de ciment reste encore le plus utilisé dans le bâtiment (deux-tiers des habitations). Combiné à l’acier, c’est le matériau de nos barrages, nos immeubles, nos infrastructures.
6 milliards de m3 de béton de ciment***, soit 6 milliards de tonnes, sont produites par an. Pratiquement 1 tonne de béton par an et par habitant chaque année.
Le béton de ciment, ennemi du développement durable
Avec ses 6 milliards de tonnes produites par an, le béton est un faux ami, dont la fabrication est terriblement énergivore, grande consommatrice d’eau, responsable de 8% des émissions mondiales de CO2. Si l’industrie du ciment était un pays, elle serait le troisième émetteur de dioxyde de carbone au monde avec plus de 4 milliards de tonnes de CO2 par an, dépassée seulement par la Chine et les Etats-Unis. La fabrication d’une tonne de béton de ciment émet en moyenne 1 tonne de CO2, 600 kg avec les meilleurs procédés.
De plus, carrières de calcaire, cimenteries, chantiers immobiliers, les poussières de béton constituent une source de pollutions qui aggravent silicose et maladies respiratoires. Au total, l’excès de béton contribue au réchauffement climatique et menace la biodiversité.
Sortir de l’âge du béton de ciment
Il est donc temps de sortir de "l'âge du tout béton". L'innovation dans la fabrication et la réduction de la production de béton dont nécessaires de toute urgence.
1er impératif: rénover plutôt que casser, nous le disons depuis longtemps, que ce soit pour rénover la cité des Blagis, ou pour rénover un pavillon plutôt que de l'abattre pour faire un immeuble. Des entreprises sérieuses font cela de mieux en mieux comme à la Cité Grand Parc à Bordeaux****.
2ème impératif : utiliser des matériaux plus éco-responsables, ce qui serait une révolution que les grands acteurs du marché cherchent à éviter, tant le business l’emporte sur toute autre considération. Par exemple, le béton de terre est plus simple à produire, mais bien moins intéressant pour les énormes compagnies mondiales de transformation du béton de ciment, régnant sans partage sur ce gigantesque marché****.
Une épidémie mine le béton de ciment?
Une enquête récente sur France 5 souligne les fragilités du béton de ciment: balcons qui s’effondrent, bâtiments qui se désagrègent, ponts à risques, peut-on encore faire confiance au béton ? Les lanceurs d'alerte se multiplient, élus, professionnels du BTP, ingénieurs.
Eh oui, il faudrait surveiller et entretenir le béton, car, à la manière d'une épidémie, tous les types d'ouvrages semblent concernés*****. Matériau vulnérable et désastre écologique, l’insouciance des années 70 n’est plus de mise. Qu’il s’agisse de développement industriel sans surveillance (le béton n’est qu’un exemple parmi bien d’autres), ou d’échanges mondialisés sans précaution (avec pandémie Covid en première ligne), notre planète n’est glauque que si on l’utilise « bestialement ».
Que faire à Fontenay ?
Il faut penser l’aménagement de Ville en étant plus économe en béton. Choisir de rénover plutôt que de détruire et reconstruire comme à la ZAC des Paradis; arrêter de démolir des bâtiments en bon état, comme l’Hôtel la Roseraie avenue Dolivet, en profitant de lois, comme la loi ALUR par exemple, qui favorisent ce type d’opérations au détriment de la lutte contre le réchauffement climatique.
Suzanne Bourdet Michel Faye
* http://www.pourfontenay.fr/blog/une-recompense-passee-sous-silence-par-l...
** https://www.build-green.fr/le-beton-le-materiau-le-plus-destructeur-sur-terre/
*** https://www.planetoscope.com/matieres-premieres/1374-.html
**** http://www.pourfontenay.fr/blog/renover-plutot-que-casser-cest-possible-...
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