Les castors du roi : réflexions d’un promeneur du côté de Bièvres
Dans notre Territoire Vallée-Sud Grand Paris, la Bièvre est un ruisseau bordé d’un charmant sentier de promenade ; bièvre du gaulois bebros ou du latin beber, c’est en fait le castor, rongeur qui a donné son nom à la ville de Bièvres, et à la Bièvre, ruisseau qui va jusqu’aux Gobelins à Paris, où il alimentait les ateliers du Roi. Plusieurs sources et ruisseaux de Fontenay* appartiennent au bassin de la Bièvre, dont le ruisseau de la Fontaine du Moulin qui détermine la « frontière » entre Fontenay et Sceaux.
Castors, dites-vous, où sont-ils ?
Très nombreux au Moyen-Age, disparus depuis 200 ans, comment ont-ils disparu ? Deux tableaux nous le relatent cruellement. Au 17ème siècle, les élégants portaient un large chapeau de feutre, et le chic du chic était qu’il fût en feutre de castor. Comme celui que porte l’officier dans le tableau de Vermeer « L’officier et la jeune fille riant »**.
Chasse éperdue aux castors, pour leur peau, leur chair, leur musc. Disparition des castors en Ile de France et ailleurs. Des marchands « avisés » sont allés en chercher dans des mondes lointains, le roi Louis XV était friand de chasses et tableaux de chasse. L’artiste moderne Kent Monkman*** en a créé un, beaucoup plus caustique « Les castors du roi », montrant cruellement l’avidité des chasseurs « de tous poils » pour ramener les précieuses fourrures de castor d’Amérique jusqu’en Europe.
Comment écrire la suite de l’histoire ?
Aujourd’hui, l’activité humaine est de plus en plus invasive, provoquant la disparition de nombreuses espèces. Mais la fable peut être résolument optimiste : il semble que les castors reviennent prudemment du côté de la Bièvre,dans les environs de Buno-Bonneveaux****. A suivre!
Suzanne Bourdet Michel Faye
* Voir la brochure de T. Dindeleux Les ruisseaux de Fontenay
** Revue Beaux-Arts, novembre 2020, New York expliqué par un castor et un Vermeer. Livre : Le Chapeau de Vermeer, le XVIIe siècle à l’aube de la mondialisation, de Timothy Brook (éd. Payot).
***. Revue Beaux-Arts, novembre 2020 : L’animal, notre miroir
Images : Tableau de Vermeer et tableau de Kent Monkman
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