Cette année, la ville de Fontenay participe au Mois de la mémoire au Général de Gaulle, né il y a 130 ans et décédé il y a 50 ans. La biographie présentée sur le site de la Ville à la date du 9 novembre, dans la rubrique « A la une », nous parait « flottante », à la fois dans le choix des termes et dans l’utilisation de raccourcis idéologiques discutables.

Qui était donc le Général de Gaulle (1890-1970) ?

Sa participation à la Première Guerre mondiale

Passé par l’école militaire de Saint-Cyr, il est lieutenant en 1914 et rejoint les armées du Nord-Est le 2 août 1914. Il va se distinguer par sa bravoure et ses actions d’éclat et sera cité plusieurs fois à l’ordre de l’armée. Lors de la bataille du fort de Douaumont, près de Verdun en 1916, il est blessé et laissé pour mort. En fait, il a été fait prisonnier par les Allemands. Evadé, repris, il sera libéré le 11 novembre 1918, jour de l’armistice.

Durant l’entre-deux-guerres

Charles de Gaulle poursuit sa carrière militaire. Après l’école de guerre, il publie en 1932 « le fil de l’épée » où, tout en soumettant l’armée aux décisions des hommes politiques, il souligne la nécessaire « compréhension réciproque de la toge et des armes ». En 1934, il théorise l’utilisation de l’arme blindée (Vers l’armée de métier).

Charles de Gaulle dans la Deuxième Guerre mondiale

Il commande le 507ème régiment de chars de combat à Metz et participe aux combats lorsqu’il est nommé général de brigade le 1er juin 1940. Il est appelé quelques jours plus tard dans le gouvernement de Paul Reynaud comme sous-secrétaire d’Etat au ministère de la défense nationale et de la guerre.

Le 16 juin, Paul Reynaud, président du conseil, démissionne, le maréchal Pétain le remplace et demande l’armistice.

Le général de Gaulle part immédiatement pour Londres d’où il lance, le 18 juin 1940, son appel* à la poursuite des combats et à la résistance. Ce fut alors le temps de Forces françaises libres, du Gouvernement provisoire de la République française et de la coopération avec Jean Moulin et la Résistance intérieure.

De la Libération à la 5ème République

A la Libération, De Gaulle devient Président du gouvernement provisoire. En désaccord avec l’Assemblée constituante sur la conception de l’État et le rôle des partis, il démissionne le 20 janvier 1946, entre dans l’opposition et crée en 1947 le parti Rassemblement du Peuple Français (RPF).

Les difficultés de la 4ème République, en particulier en Algérie, alors colonie française, amènent le retour du Général De Gaulle en 1958. Il propose une nouvelle Constitution, pour une nouvelle République, la 5ème République, toujours en cours aujourd’hui.  Le 21 décembre 1958, De Gaulle fut élu, au suffrage indirect, premier président de cette 5ème République.

De Gaulle et la question algérienne

 En 1959, De Gaulle propose l’autodétermination aux Algériens. En 1961, par référendum, 75% des Français disent “ oui ” à l’autodétermination de l’Algérie. Les accords d’Evian sont signés le 22 mars 1962, et validés par référendum en France et en Algérie. L’Algérie accède à l’indépendance, une volonté de coopération entre les deux Etats est affirmée.

Respectueux du peuple souverain

En 1965, l’élection présidentielle au suffrage universel direct est mise en pratique pour la première fois. Charles de Gaulle est élu face à François Mitterrand. Il entreprend de réformer les institutions et soumet aux Français, en avril 1969, un projet sur la régionalisation et sur la réforme du sénat. Sa proposition est rejetée par référendum par 52,4% des voix. Comme il l’avait promis, de Gaulle se retire alors de la vie politique.

Actualité : Pierre Simonet, né en 1922, , l'un des  3 derniers Compagnons de la Libération en vie , est décédé ce 5 novembre 2020. Il avait été un des premiers à répondre à l’appel du 18 juin, le plus jeune des survivants de Bir Hakeim, grande page de l’histoire de la France libre. Après la guerre, il a travaillé pour plusieurs instances internationales, dont l’ONU et l’OCDE.

Suzanne Bourdet, Charles Brunel, Michel Faye

*Image: première version de l'Appel du Général De Gaulle, affichée à Londres en l'été 1940