Chronique ordinaire des causes de l’échec scolaire / 1 - témoignage d’Enzo*, 1ère STI2D
Par notre travail recherche enseignement, et par le soutien éducatif que nous apportons depuis des années à des jeunes de tous âges, nous constatons que l’écart se creuse entre les pouvoirs publics et le public scolaire.
Enzo est élève en 1ère STI2D, Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable.
Les enseignements dispensés en Première STI2D** :
- Mathématiques (4h)
- Physique-chimie (3h)
- Français (3H)
- Histoire-géographie (2h)
- LV1 et LV2 (3h)
- Education physique et sportive (2h)
- Enseignement moral et civique (30 min)
- Accompagnement personnalisé (2h)
- Enseignements technologiques transversaux (7h +1h en LV1)
- Enseignement spécifique selon la spécialité retenue : architecture et construction, énergie et environnement, innovation technologique et éco-conception, systèmes d’information et numérique (5h)
Le témoignage d’Enzo
Je suis en classe de première technologique, j’ai envie de réussir, et mes parents ne peuvent pas m’aider pour mon travail de classe. En première, je vais passer le bac de Français, mais je voudrais aussi passer en terminale dans de bonnes conditions.
Dès le début de l’année, je n’avais pas de prof de physique-chimie. La classe est restée sans prof jusqu’au 17 novembre. Plus de 2 mois sans cours de physique-chimie dans une classe de STI2D. Manque de professeur !
Au milieu du premier trimestre, un incident s’est produit pendant un cours de Français, un élève a lancé une pierre de la taille d’une main sur un camarade. La professeure, choquée, décide de s’absenter deux semaines alors qu’à la fin de l’année, on passe le bac de Français.
Pareil, quelques semaines après, un pétard est allumé en pleine salle de classe. Personne n’a voulu se dénoncer, une plainte a été déposée contre toute la classe. La direction sait qui aurait pu lancer le pétard, mais personne n’a été exclu. Je ne demande pas leur renvoi, mais seulement le calme et la volonté d’apprendre égale pour tous.
Un uniforme ou des profs ?
Merci aux jeunes qui, par leurs témoignages, nous aident à prendre conscience de leurs vécus. Ce qu’ils demandent ?
L’Etat propose des uniformes, la Ville de Fontenay des vestes polaires. Dérisoire ! Les jeunes, et même les très jeunes, eux, ont besoin d’abord de professionnels dûment formés, en nombre suffisant, et de bonnes conditions de travail, aussi bien en classe que dans les accueils de loisirs et autres structures municipales. C’est vrai pour le temps scolaire (l’Etat), pour le temps périscolaire (la Ville), pour l’entretien des écoles (la Ville) et du collège (le Département), pour la cantine (Ville en élémentaire, Département en collège), pour les offres culturelles et sportives (Ville, Territoire, Département). Citons notamment les aides apportées par la Caisse Nationale des Allocations familiales (CNAF)****
Quant aux incivilités, il faut les corriger dès le plus jeune âge. Un mix de Communication non violente et d’Aide psychologique, c’est la voie dont nous avons pu tester l’efficacité, tant auprès des auteurs d’incivilités que de leurs victimes*****.
Enzo, élève de 1ère STI2D Suzanne Bourdet Michel Faye
* Le prénom a été changé, pour protéger Enzo de tout harcèlement éventuel
*** Notre article du 6 décembre 2023 http://www.pourfontenay.fr/blog/performances-des-systemes-educatifs-enquete-pisa-2022-et-rapport-pisa-2023
**** Informations en direction des familles: https://monenfant.fr/quels-sont-les-droits-des-ados, site géré par la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CAF)
***** Notre article de blog du 9 novembre 2023 : http://www.pourfontenay.fr/blog/jeudi-9-novembre-2023-journee-nationale-de-lutte-contre-le-harcelement-scolaire
Photo de titre : https://site.ac-martinique.fr/lyc-josephzobel/?page_id=232
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