Un mix énergétique qui risque de nous amener à des coupures de courant cet hiver

Bouquet énergétique français

Le bouquet énergétique primaire réel de la France se compose de 40 % de nucléaire, 28 % de pétrole, 16 % de gaz naturel, 14 % d’énergies renouvelables et déchets et 2 % de charbon. Le bois-énergie, qui représente la quasi-totalité de la biomasse solide, demeure la première source d’énergie renouvelable consommée en France, loin devant l’électricité d’origine hydraulique. Son principal usage est le chauffage.

Nucléaire en berne

L’énergie nucléaire devait sauver la France. Sauf que l’EPR n’est toujours pas opérationnel, la corrosion met un bon tiers des centrales existantes à l’arrêt. Et nous ne savons plus quoi faire des déchets dont le retraitement URE est assuré par la Russie d'après un partenariat signé en 2018. La France a reçu ces jours-ci (fin 2022) une livraison d'uranium recyclé provenant de Russie.

Le nucléaire nous met un gros fil à la patte par ses multiples risques et par notre dépendance à la Russie pour le retraitement URE de déchets radioactifs usagés. Sans embargo.

La cour des comptes a dénoncé dès 2020 les coûts et surcoûts de l’EPR de Flamanville: multiplication par plus de 5 de son coût passé de 3,3 milliards d'euros à plus de 19 milliards. Il n'est toujours pas en service: dernière prévision 4ème trimestre 2023.

Energies renouvelables fidèles au poste, mais en trop petit nombre

Les énergies renouvelables rapporteront 31 milliards d’euros à l’Etat français en 2022-2023.*

Pourtant, on en a beaucoup moins implantées que dans d’autres pays d’Europe. Alors que nos voisins ont impliqué les populations, à la fois pour le choix des emplacements, pour des usagers actionnaires (personnes ou collectivités locales) , les renouvelables en France ont fait l’objet de convoitises de grandes entreprises, très éloignées des habitants, trop éloignées des habitants.

Pourtant, les projets citoyens sont porteurs d’espoir, nous en avons déjà publié quelques exemples**. Ajoutons-y une bonne isolation thermique des bâtiments, un développement des transports publics, une réduction des publicités lumineuses … autant d’économies qui sont bonnes pour la planète et pour nos budgets. Si coupures de courant il y a cet hiver, retroussons nos manches pour corriger notre mix énergétique au plus vite.

Suzanne Bourdet Michel Faye