Sur-densifications: Les habitants des cités ne sont pas des citoyens de seconde zone / Logements après-Covid : il est urgent de réinventer l’urbanisme dans les Hauts-de-Seine, en particulier dans notre canton.
L’ancien monde avait l’habitude de sur-densifier la petite couronne parisienne, en expliquant qu’il fallait bien loger tout le monde. La pandémie a montré les limites de ce raisonnement. Depuis le début de cette crise sanitaire, le taux d'incidence en Ile de France a très souvent été parmi les plus élevés de France, et il l’est encore aujourd’hui. Inventer de nouveaux modèles, c’est possible et c’est indispensable, pour la qualité de la vie des habitants et pour la planète. Faisons le point.
La sur-densification bat son plein
Sur-densifier ? Les premiers visés sont les habitants des cités auxquels on présente la sur-densification avec son corollaire d’abattages d’arbres et de réductions drastiques des espaces et des aires de stationnement comme la contrepartie de la rénovation et de l’isolation de leurs immeubles. Conséquence de cette sur-densification : leur cadre de vie et leur qualité de vie se détériorent gravement. A la place de leurs espaces verts vendus à des promoteurs « privés » vont s’édifier des immeubles « privés ».
C’est le cas dans de nombreuses cités à Fontenay
- Aux Blagis*(1) : dans une cité de 8 hectares, la ZAC Paradis prévoit de passer de 833 à 1433 logements en rajoutant 600 logements en accession de la propriété. Une fois cette opération immobilière terminée, la densité des Blagis* atteindra pratiquement 40 000 habitants/ km². Autant que Manhattan à New York. Des milliers de m² d’espaces verts publics seront supprimés.
- A Scarron-Sorrières*(2) plus de 300 logements supplémentaires sont prévus dans ce quartier qui dépassera largement les 20 000 habitants/km². Cela s’accompagnant d’abattages d’arbres, de fortes réductions d’espaces verts et de suppression de dizaines de places de parking.
- Au Val Content on va détruire la résidence ArpaVie*(3), qui accueillait des personnes âgées autonomes pour la remplacer par un immeuble de 43 logements*(4). Dans cette cité, on aura une densité supérieure à 20 000 habitants/km².
- Enfin des rumeurs font état de la destruction de la cité Saint-Prix pour pouvoir réaliser une importante opération immobilière en Centre-Ville. Souhaitons que cette rumeur soit démentie au plus vite.
Les locataires des cités ne sont pas des citoyens de seconde zone
Les habitants des cités sont des locataires. Pour sur-densifier, comme pour installer des antennes relais*(5), les décideurs peuvent se passer de l’avis des locataires.
Pour les immeubles privés, lors des travaux de rénovation, on ne connaît pas de copropriétaires qui vendent les espaces verts de leur résidence pour payer ces travaux. Ils tiennent à garder leur cadre de vie et leur qualité de vie.
En principe, dans le loyer que perçoivent les bailleurs, une partie est réservée à l’entretien de l’immeuble et à la réalisation des travaux de rénovation nécessaires. Il n’y a donc pas nécessité de réduire la qualité de vie des locataires en cédant les espaces verts des cités à des promoteurs.
Les élus qui permettent, voire qui souhaitent cette sur-densification des cités,
- soit en utilisant l’argument du coût de la rénovation des bâtiments existants,
- soit en utilisant la loi ALUR-Duflot qui la permet par la suppression des coefficients des Sols (COS),
- soit en imposant des ZAC fortement densificatrices
considèrent les locataires comme des citoyens de seconde zone.
Zones pavillonnaires
Des promoteurs s’essayent même à sur-densifier dans les zones pavillonnaires*(6), dont les jardins, qui font partie du poumon vert de nos villes, disparaissent alors. Les habitants, soutenus par des associations, interviennent pour que ces espaces verts de pleine terre. ne soient pas bétonnés.
Mail Boucicaut, un cas d’école*(7) !
Comment sur-densifier aussi sous le nez et les yeux des habitants d’immeubles privés ? Le maire conseiller-départemental sortant a la réponse ! Il veut donc surdensifier le mail Boucicaut, au grand dam des habitants des immeubles voisins, dont les pignons dits « borgnes » par le maire sont moins borgnes qu’il ne semble le croire (allez voir au 101 rue Boucicaut), dont les emplacements poubelles et autres espaces de service sauront habilement disparaître, suppose-t-il ; et dont certaines façades vont recevoir beaucoup moins de soleil, quasi-borgnes n’est-ce pas ? Ce qui baissera d’autant la valeur des appartements. Ça fait beaucoup pour un projet fort désordonné dans l’état actuel, quand on y regarde de près.
Pour notre canton, stop au tout-béton. Nous avons besoin d’arbres et d’espaces verts.
Réinventer l’urbanisme en Ile-de-France, plus sobre, plus malin, plus respectueux de la planète et des habitants*(8).
L’Ile de France compte 3 millions de m² de bureaux définitivement vides, autant ou plus de bureaux sous-utilisés du fait du télétravail. Des surfaces se libèrent dans Paris même (magasins Tati, espaces Renault-Citroën).
Autant de sujets sur lesquels se penchent des urbanistes, pour inventer l’Ile de France du futur proche. Mutualiser les espaces, transformer des bureaux vides en logements, rénover (isolation, mise aux normes notamment PMR) plutôt que casser. L’urbanisme circulaire propose de mieux utiliser l’existant en évitant de démolir des bâtiments.*(9)
Avec ces urbanistes, nous voulons, pour la région Ile-de-France, des logements adaptés aux besoins exprimés par les habitants, qui préservent les arbres et les espaces verts, en utilisant au mieux les millions de m² bâtis déjà disponibles, notamment les bureaux vides.
Forts de ces convictions, les candidats Associatifs Ecologiques et Citoyens luttent aux côtés des habitants qui souhaitent préserver leur cadre de vie. Par pétitions auprès des élus, par recours gracieux et /ou contentieux. Parce qu’il y a d’autres solutions que la sur-densification , parce qu’il vaut mieux valoriser l’existant, les Associatifs sont prêts, et ils sont les seuls,*(10) à vouloir porter ce combat au Conseil départemental, pour tous les habitants.
Michel Faye ; Christine Vicari ; Marc Soukup ; Myriam Montlouis
Candidats de la liste Associative, Ecologique et Citoyenne pour le canton Châtillon-Fontenay à l’élection départementale.
*(2) http://www.pourfontenay.fr/blog/quand-un-espace-vert-public-arbore-appar...
*(3) http://www.pourfontenay.fr/blog/demande-de-permis-de-demolir-de-la-resid...
*(5) http://www.pourfontenay.fr/blog/projet-dinstallation-dantennes-relais-su...
*(6) http://www.pourfontenay.fr/blog/tentative-dimplantation-dun-immeuble-en-...
*(7) http://www.pourfontenay.fr/blog/la-nouvelle-folie-urbanistique-du-maire-...
*(8) https://www.paris.fr/pages/reinventer-paris-transformer-les-bureaux-en-logements-16677
* (9)https://www.franceinter.fr/emissions/l-urbanisme-demain/l-urbanisme-demain-07-novembre-2020
* (10) http://www.pourfontenay.fr/blog/oui-le-maire-laurent-vastel-et-les-parti...
Image https://www.vert-et-o.fr
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