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A quoi sert la pub quand la planète a trop chaud ?

1991 : la loi Evin, pour la santé de tous*, mais le tabac empoisonne encore notre planète

      On connaît la loi Evin  qui, depuis 1991, interdit toute publicité pour le tabac, et encadre la communication sur l’alcool. « Il n’était pas question de continuer à rendre attractifs des produits aux effets délétères », rappelle Claude Evin, qui fut l’acteur principal de la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme.  

      On ne fume plus dans les lieux publics ; les transports en commun sont tous désormais entièrement non fumeurs, là où naguère les compartiments fumeurs étaient parfois plus grands que les compartiments non fumeurs. On note une baisse significative du nombre de fumeurs hommes, de 59% en 1974 à 35,3 % en 2018; chez les femmes, une légère hausse, de 28% en 1974 à 29% en 2018 .

      Cependant, un rapport de l’OMS 2022, Le tabac, un poison pour notre planète ** souligne que, encore aujourd’hui,  l’empreinte carbone de l’industrie qui provient de la production, de la transformation et du transport du tabac équivaut à un cinquième du CO2 produit par l’industrie du transport aérien commercial chaque année, contribuant ainsi au réchauffement climatique.  

 

Les faux verts du greenwashing

En France, le marché de la publicité représente 31 milliards d’euros, chiffres 2021***

      Aujourd’hui, la planète a trop chaud : nos surconsommations d’énergie, la surexploitation des ressources naturelles (déforestation, arrosages extrêmes de l’agriculture intensive, métaux rares des batteries et smartphones …), nos multiples gaspillages sont encouragés par une débauche de publicités jusque sur nos plus petits écrans.  

      Or ces surconsommations créent des empreintes carbone qui sont responsables du réchauffement climatique. Ces surconsommations sont-elles utiles à notre bonheur ? Et si on consommait moins, mais mieux ?

      La société de consommation doit évoluer. La publicité, qui en est la vitrine, doit elle aussi évoluer. Pour une meilleure qualité de vie.

 

En France, le greenwashing représente 73% des plaintes visant les publicités****

      Greenwashing : publicités mensongères, qui prétendent laver plus vert que vert. Il s’agit d’entreprises qui mettent en avant des arguments écologiques pour se forger auprès du public une image écoresponsable, alors que la réalité des faits, notamment l'empreinte carbone, ne correspond pas, ou insuffisamment, à la teneur explicite ou implicite des messages diffusés.

 

Aujourd’hui, une  « loi Evin Climat », pour la santé de la planète, et pour notre santé *** ?

      Les pubs éco-responsables doivent nous permettre de consommer moins, consommer mieux, qu’il s’agisse de l’isolation thermique des bâtiments, de l’indépendance énergétique fournie par les énergies renouvelables, du photovoltaïque sur votre toit par exemple, de l’art d’utiliser des transports en commun, le vélo, la trottinette, la marche à pied chaque fois que possible, de recycler plutôt que jeter. En mettant en valeur les circuits courts, c’est-à-dire les productions locales.

      La loi Climat et résilience du 22 août 2021 autorise le maire à encadrer les écrans publicitaires dans les vitrines. Des écoscores (étiquettes environnementales) se mettent en place. Les Stop Pub luttent contre les prospectus sans adresse (2,3 milliards d’euros en 2021). Mais cette loi Climat et résilience ne prend en compte que 10% des 149 mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat. Et certains décrets d’application tardent à venir, au grand dam des associations environnementales.

      Dans un rapport publié en 2020, les associations Greenpeace France, Réseau Action Climat et Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) proposent d’imiter la loi Evin en appliquant une logique similaire aux publicités sur les biens et services les plus fortement émetteurs de CO2, en particulier l’automobile, l’aviation, le transport maritime et les énergies fossiles. En s’appuyant sur la part croissante de consommateurs qui rejettent les surconsommations que la publicité suscite et encourage.

 

Le bonheur est-il dans le pré ?

Le bonheur n’est pas dans n’importe quel pré, il est dans un pré vert où l’herbe et les arbres absorbent le CO2, où l’agriculture extensive, si possible bio,  se passe de pesticides, où les barrières sont biosourcées et recyclables. Pour une meilleure qualité de vie, sur une planète apaisée. Et pour plus d’arbres et d'espaces verts  dans notre ville !

 

Suzanne Bourdet    Michel Faye

 

* Le Monde 15 novembre 2022

** https://www.who.int/fr/news/item/31-05-2022-who-raises-alarm-on-tobacco-industry-environmental-impact

*** https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/13/face-au-rechauffement...

**** www.greenpeace.fr/publicite-pour-une-loi-evin-climat/

 Image : http://recrepourtous.centerblog.net/125-pourquoi-notre-planete-a-t-elle-chaud

 

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