Quel monde voulons-nous, suite/des baskets écoresponsables
« La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas ». Beaucoup d’entreprises se sont lancées sur ce créneau, avec des interprétations différentes. Consommer moins, consommer mieux, pourquoi, comment ?
L’isolation des bâtiments est une première étape. Les bâtiments Zéro énergie en sont une deuxième. La chasse aux pertes sur la chaîne de distribution, en est une troisième, incluant la production et la consommation de proximité.
Des « liaisons dangereuses » avec certains pays*.
Un produit fabriqué en Chine, ramené en Europe par avion ou cargo consomme plus d’énergie qu’un produit local, et pourtant à moindre prix, semble-t-il. Sauf que ce moindre prix est lié aux très mauvaises conditions de travail, de rémunération, de vie des ouvriers en Chine. En particulier par les Ouïghours, que Pékin envoie de force ramasser du coton dans la province du Xinjiang, où est produit 85 % du coton chinois, soit 20 % de la production mondiale. Modèle qui ressemble fort à d’anciens esclavages. Notre dépendance à la Chine pour les masques, les seringues… a montré ses effets pervers.
Des « faces cachées » dangereuses en Europe même.**
On pense aux paradis fiscaux, en Europe même, Luxembourg et autres. Mais on pense moins aux modèles ultra-productifs, comme l’agriculture espagnole du côté d’Almeria, dont le rendement est un des plus élevé de la planète. Mais à quel prix ? toxiques pour l’environnement, et qui exploitent des milliers de travailleurs ultra-pauvres.
Cette agriculture utilise entre 300 et 500 litres de pesticides par hectare, même le bio espagnol est assez éloigné du bio de proximité français. L’agriculture sous bâches en plastique génère des millions de tonnes de déchets chaque année. Comment concilier production alimentaire et respect de l’environnement ?
Cette agriculture exploite des milliers de travailleurs pauvres, quartier marocain, quartier ghanéen … partout les mêmes conditions délétères, tant sanitaires que sur les conditions de vie et de travail. Comme celles des rizières italiennes il y a cent ans, quand des ouvrières agricoles y inventèrent Bella Ciao .
Des lueurs d’espoir au bout du tunnel / Baskets écoresponsables***.
Les baskets , ou sneakers habillent beaucoup de nos pieds. Venues de Chine ou produites et commercialisées en France ? Empreinte carbone d’un côté 14 kg d’un côté, 2 kg de l’autre. Jetable d’un côté, réparable et recyclable de l’autre.
Modèle pionnier, Véja, que même le Président de la République arbore parfois. Entreprise française, produite au Brésil, où se trouvent les matières premières, travailleurs brésiliens, conditions du commerce équitable. Pour les réparations, c’est à Bordeaux.
D’autres projets se développent, avec le soutien de minorités ethniques, avec des tissus traditionnels ou du tricotage, y compris de fil provenant du recyclage de bouteilles plastiques, avec des financements participatifs (type Ulule), avec production et recyclage de proximité ( France et Europe), et même des matériaux innovants. Traçabilité garantie, prix compétitifs, nouveaux designs… Se chausser équitable, durable, écoresponsable, cela devient possible petit à petit, les marques se développent, les prix baissent tout doucement. Sans oublier de porter ces chaussures le plus longtemps possible, car « la basket qui ne pollue pas reste celle que l’on n’achète pas »… parce qu’on fait réparer nos chaussures plutôt que de les jeter.
Suzanne Bourdet Michel Faye
** https://rapportsdeforce.fr/linternationale/andalousie-esclavage-moderne-au-sein-du-potager-de-leurope-06187528 Et We demain n° 33 : La face cachée du potager de l’Europe
*** https://www.wedemain.fr/decouvrir/feministes-vegetales-locales-9-baskets-ethiques-et-ecolos/ Et We demain n° 33 : Dans la jungle des baskets « vertes »
Image : Iko&Nott, sneakers écoresponsables, vus dans l’article ci-dessus.
Commentaires
Colette Junier rédigé le Permalien
Merci pour ce blog.
webmaster rédigé le Permalien
Avant le Covid, on commençait
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