Province-Paris au temps des diligences-Covid
Covid-19 : Adaptation de l’offre de transport ?
Si au temps du 1er confinement, les trains ne permettaient d’occuper qu’une place sur deux, c’est fini pour le deuxième confinement, les trains qui circulent sont souvent bondés, TER aux heures de pointe comme grandes lignes. Des voyageurs forcés à des déplacements professionnels s’en font l’écho.
Quand un voyage province-Paris prend 24h
Oyez oyez, braves gens, comment un trajet direct Province-Paris-Austerlitz nous renvoie au temps des diligences. Où l’appli SNCF remplace le cocher.
Muni de billet et d’autorisation de l’employeur, un voyageur prend un train qui doit l’amener de province à Paris en 5 h. Un TER amène notre voyageur à la gare de correspondance avec un train de grande ligne. Gare où le voyageur apprend que la correspondance est supprimée, parce qu’une poutre de 400 tonnes a coupé la voie à l’entrée dans Paris. En temps de Covid, on a peu de train, et zéro solution de rechange, lui dit-on.
Plus de train pour Paris ce jour-là, ni de bla-bla-car disponible ; notre voyageur se débrouille pour trouver un deuxième TER qui l’avance d’un saut de puce. Nuit chez l’habitant. Le lendemain matin, une déviation par un troisième TER, pour rejoindre un TGV qui amènera à Paris-Montparnasse, avec beaucoup de retard parce que le dit TGV a rencontré un sanglier. C’est une histoire vraie.
Plateau repas pour tout le monde une demi-heure avant d’arriver à Paris, on ôte les masques, la distanciation sociale n’existe pas, mais qu’importe, c’est permis ici ! Ça ressemble tellement aux clusters d’entreprise que notre voyageur connait, que c’en est touchant -on rit jaune.
Morale diligente
Parti à 14h mardi 8 décembre le voyageur arrive à bon port, mercredi 9 décembre à 14h. Il aura fort à raconter au réveillon. Avec le risque que, si on gère aussi bien nos fêtes de fin d’année, la 3ème vague fasse diligence, et nous tombe dessus, comme la poutre sur la voie / « comme la misère sur le pauvre monde », disait naguère le bon sens populaire.
Suzanne Bourdet Michel Faye
Photo : 20 minutes / Poutre tombée sur les rails près de la gare Austerlitz . – Léon Grosse/Freyssinet
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