Mixité dans les écoles de Fontenay ? un indicateur: l'Indice de Position Sociale« IPS ».
Classement des écoles et des collèges
C’est le temps du brevet, du bac et des inscriptions pour la prochaine année scolaire. Revenons au tout début du parcours scolaire d’un enfant, c’est-à-dire ses débuts à l’école (maternelle et élémentaire).
Depuis l'année scolaire 2016-2017 , une enquête assez approfondie, sur toute la France, aboutit à un classement des écoles, colléges en terme de mixité sociale. Ou plutôt, pour la ville de Fontenay-aux-Roses, un classement de non mixité sociale dans les écoles et pour le collège. L’IPS (Indice de Position Sociale) éclaire crûment ce que chacun savait déjà plus ou moins.
L’IPS, un Indicateur de Position Sociale*
L’Indice de Position Sociale (IPS) est un outil de mesure quantitatif de la situation sociale des élèves face aux apprentissages dans les établissements scolaires. Plus l'indice est élevé, plus l'élève évolue dans un contexte familial favorable aux apprentissages.
Cet indice est construit à partir des professions et catégories sociaux professionnelles des parents. Un indice IPS est ainsi attribué chaque année scolaire à chaque école . Le résultat rejoint souvent le ressenti des personnels de terrain et des familles. Pour les décideurs, les chiffres IPS facilitent la communication, mais ces chiffres doivent être mis en regard avec les remontées de terrain (conseils d’école, consultation des personnels et des familles…)
Dans les Hauts-de-Seine ****cet indice varie entre 79 et 153 pour les écoles et entre 78 et 154 pour les collèges.
Attention, il ne s’agit pas de niveau scolaire, mais des conditions éducatives et des moyens à apporter pour atteindre l’égale attraction de chaque établissement.
De 2018 à 2022, en 4 années scolaires, l'IPS moyen des écoles publiques de Fontenay diminue pendant que l'IPS de l'école privée augmente d'autant. La situation se dégrade pour les écoles publiques de la Ville. Responsabilité de l’Etat, responsabilité de la Ville, responsabilité du Département, on va le voir ci-après
11 mai 2023 : IPS, les propositions du ministre de l’Education nationale / Quelles ambitions, quels moyens ?
Le ministre de l’Education Nationale et son entourage posent plusieurs questions :
- L’Etat finance à 75% les établissements privés sous contrat, et la Ville verse environ 1000 euros par élève et par an à l’école privée, y compris, depuis la réforme de 2019, pour les élèves de maternelle. Comment engager les établissements privés à plus de mixité sociale ?
- Un quota d’élèves en difficulté sociale et scolaire doit-il être pris en charge dans les écoles privées, comme le demande le Président de la commission des lois à l’Assemblée Nationale ?
- Qui saura, ou voudra, redonner ses lettres de noblesse au public ?
Les quelques expériences de mixité sociale volontaristes qui ont pu être menées montrent que les élèves défavorisés s’insèrent sans que cela dégrade le bien-être et le travail des élèves favorisés. Alors, quel bilan ?
- Les départs dans le privé et les retours dans le public se compensent dans ces expériences.
- Peu d’avantages en termes de résultat scolaire, mais plus d’ouverture vers les voies générales pour les élèves défavorisés.
A Fontenay, une réalité que les discours ne peuvent suffire à masquer
La publication de chiffres tels que l’IPS, et les soucis de mixité sociale, n’ont de sens que si cela s’accompagne d’une étude de terrain, puis d’actions concrètes, de la Mairie pour les écoles, du Maire et du Département pour le Collège.
Concernant les écoles de Fontenay, l’aménagement des locaux, et des moyens spécifiques en personnel (Communication Non Violente**, Médiateurs familiaux…), sont nécessaires pour corriger les difficultés sociales de certaines écoles.
Moyens spécifiques en locaux : maintenance, isolations thermiques, salles de culture, de sport ? Non, seulement un gilet à porter en classe par temps froid !
Moyens spécifiques pour enfants en difficultés ?
En 2018, le maire a supprimé le dispositif des « NAP , Nouvelles Activités Périscolaires". Ce dispositif, initié en 2014 par la maire-adjointe aux écoles, permettait d'offrir gratuitement 3h d'activités à tous les enfants des écoles maternelles et primaires de Fontenay. Plus de 80% des élèves en bénéficiaient. Ce dispositif coutait 100 000 euros par an à la Ville, mais la Ville recevait pour ce dispositif 200 000 euros de subventions de la part de l'Etat. dans cette affaire, les enfants ont perdu 300 000 euros par an, la mairie économise 100 000 euros par an.
Choix politique:
100 000 euros par an, cela pourrait permettre d'embaucher des médiateurs et/ou des responsables de communication non violente, de quoi améliorer sérieusement le quotidien d’enfants en difficultés, des personnels du périscolaire, des familles. Et d’assurer le mieux-être de ces enfants et de leurs camarades de classe. Régler les problèmes de fond, ce serait tellement plus efficace que les déclarations (sans suite) du genre « On aime les enfants » !
Concernant le collège des Ormeaux, avait-on besoin de son IPS pour repousser, encore une fois, la rénovation que l’on considérait déjà urgente il y a 20 ans, et qui fait du collège des Ormeaux la lanterne rouge des rénovations des collèges du département !
Bref, qu’on le tourne dans un sens ou un autre, c’est de moyens humains et financiers, donc de choix politiques, qu’il s’agit. Pour L’Etat, le Département et la Ville, mettre les moyens humains et financiers nécessaires pour l'école ne semble pas être une priorité.
Myriam Montlouis, présidente de l'association de parents d'élèves " Nous, parents d'élèves"
Suzanne Bourdet, maire adjointe aux écoles et au périscolaire de 2014 à 2018
Michel Faye, membre du Conseil d'administration du Collège des Ormeaux de 1988 à 1998
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_position_sociale
** https://fr.wikipedia.org/wiki/Communication_non_violente
*** Le Monde du 12 mai 2023 et du 20 mai 2023
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