Lutte contre le harcèlement scolaire, des parents se mobilisent
18 novembre 2021, Journée de lutte contre le harcèlement à l’école ; à Fontenay, des parents se mobilisent. Mais la Ville, elle, est restée bien silencieuse.
Harcèlement scolaire, l’identifier, parler, donner la parole
En France, on estime que 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire soit près d'un enfant sur dix. Dès l’école primaire (12%) au collège (10%), au lycée (4%).
Savoir écouter, savoir détecter, savoir agir*. Les déclarations officielles reviennent une fois par an, peu de concret, beaucoup de « trous ». Certaines villes organisent des activités spécifiques, des témoignages, des groupes de paroles, des reportages…
A Fontenay, le F-Mag en parle-t-il ? Le site internet de la ville en parle-t-il ? Or en parler est le premier pas indispensable pour que les enfants harcelés osent eux-mêmes parler. Donner la parole aux enfants harcelés**, le regard qu’ils portent sur l’aide qu’ils ont, ou pas, reçue, la manière dont ils ont, ou pas, pu rebondir, autant d’informations qui, partagées, recréent les conditions de la réussite éducative.
Prévention du harcèlement à l’école, des paroles ou des actes ?
Expérimenté depuis 2 ans dans 6 académies, le Programme de lutte contre le Harcèlement à l’Ecole, « pHare », concertations-réunions-ambassadeurs « Non au harcèlement », est généralisé à tout le territoire à la rentrée 2021 pour les écoles, les collèges, les lycées. Les parents doivent être associés à cette démarche à travers des ateliers.
Concrètement, la prévention du harcèlement à l’école, c’est une éducation au respect de chacun, avec une vigilance particulière pendant les récréations, et pendant la pause méridienne. On a particulièrement besoin d’ateliers pour les enfants (sports, dessin, chant, lecture, relaxation…) pendant les pauses méridiennes. Or, la pause méridienne dépend de la mairie, et des financements que celle-ci accepte de « mettre au pot ».
A Fontenay, la situation est très inégale d’une école à l’autre. L’école du Parc, grosse école, avait des activités au gymnase du Parc pendant les pauses méridiennes. Depuis 2 ans, ce gymnase est fermé. La mairie a-t-elle mobilisé des locaux voisins, salles disponibles dans l’école même ou à proximité ? Non, tant pis pour les enfants ? Le maire a choisi de multiplier les clubs-houses pour les adultes, les enfants devront attendre.
Les enfants qui harcèlent, comment agir sur le terrain ?
On distingue plusieurs profils de "harceleurs » *, ceux qui ont été eux-mêmes harcelés ou qui sont victimes de violences à la maison ; ceux qui suivent le mouvement, mais qui sont tout de même désolés des conséquences ; et enfin, les harceleurs qui n’intègrent pas les règles de vie sociale, et entrent dans une spirale infernale.
Des enfants dont un comportement harceleur est détecté très tôt, parfois dès l’école maternelle, passent de classe en classe sans recevoir l’aide dont ils ont besoin ; et « font parler » d’eux d’année en année ; trop souvent, les enfants harceleurs ne sont pas pris en considération, alors qu’il est encore temps de comprendre leur comportement, issu de souffrances autres… Laisser ces enfants sans soin, c’est laisser ces enfants faire chaque année de nouvelles victimes.
Et quels adultes deviendront les enfants harceleurs ? Mieux vaut prévenir aujourd’hui plutôt que réprimer plus tard. Cela nécessite une mobilisation locale clairement affichée, et aussi des moyens en personnel de terrain (formation et recrutement), c’est le sens des démarches entamées par des parents.
Myriam Montlouis, présidente de l’association Nous parents*** Suzanne Bourdet, maire-adjointe aux écoles de mars 2014 à janvier 2018.
*** adresse mail : nousparentsdeleves@gmail.com
Image : 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire chaque année en France. © Maxppp - Vanessa Meyer dans https://www.francebleu.fr/infos/education/journee-nationale-de-lutte-contre-le-harcelement-scolaire-ce-que-prevoit-de-devoiler-le-gouvernement-1637213161
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