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Le gaz et le nucléaire pourraient être retirés des énergies pouvant contribuer à la transition énergétique par le Parlement  Européen

 

 Au Parlement Européen, deux commissions ont dit non ,  mardi 14 juin , à l’inclusion du gaz et du nucléaire dans la « taxonomie verte » – vaste mécanisme, actuellement en discussion, destiné à orienter les investissements vers la transition écologique.

 

Le vote du 14 juin en commissions

76 élus des commissions parlementaires Affaires économiques et Environnement ont voté contre le choix de la Commission Européenne  (62 étaient pour et quatre se sont abstenus )*. Pour la majorité des élus de  ces commissions , le nucléaire et le gaz ne peuvent pas être considérés comme des énergies « vertes », ni bénéficier d’un label qui leur permettrait de recevoir des financements européens fléchés vers la transition écologique. C’est  l’enjeu de la taxonomie  verte : « prévenir le greenwashing » et guider l’argent vers des activités qui contribuent à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Un  eurodéputé Vert  Baas Eikhout néerlandais  a résumé ainsi le point de vue  de ces commissions :  « Nous avons besoin d’investissements massifs dans l’expansion des énergies renouvelables, pas dans les énergies du passé »*

 

Le gaz et le nucléaire peuvent ils être considérés comme des énergies renouvelables et avoir les mêmes sources de financement ?

Le gaz naturel fossile est en grande partie fourni par la Russie, et il est  une source importante d’émissions de gaz à effet de serre. L’énergie nucléaire (fission nucléaire), en plus de son coût qui augmente d’année en année avec des technologies mal maitrisées**, génère des déchets radioactifs pour lesquels il n'existe actuellement aucune solution de long terme.

Une autre eurodéputé Vert Marie Toussaint précise : « l’adoption du projet de la Commission européenne contribuerait à priver de nombreuses  ressources les investissements nécessaires dans la transition écologique et énergétique en les fléchant vers des activités nuisibles au climat comme le gaz ou mettant en danger la sûreté de l’humanité actuelle et future avec le nucléaire »*.

Les élus écologistes et insoumis, notamment, n’ont pas hésité à célébrer publiquement cette première victoire. De même que les ONG de défense de l’environnement.

Pauline Boyer, chargée de campagne énergie pour Greenpeace France estime que le vote de mardi « signe une nouvelle défaite pour les lobbyistes des industries gazières et nucléaires russes, mais aussi pour Emmanuel Macron qui a été l’un des fers de lance du lobbying en faveur de l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, au mépris de l’urgence climatique et de la transition énergétique »*.

 

Le vote définitif par le Parlement Européen entre le 4 et 7 juillet

Le vote par l’ensemble des eurodéputés aura lieu entre le 4 et le 7 juillet. Si la majorité absolue – 353 voix – s’exprime contre le projet de la Commission européenne  ou si des États*** représentant 65 % de la population le rejettent, la proposition devra être retirée ou modifiée.

Pascal Canfin , eurodéputé macroniste du groupe Renaissance**** , président de la commission Environnement, est, lui, favorable au projet de la Commission Européenne, c’est à dire à l’intégration du gaz et du nucléaire dans la  « taxonomie européenne »; il indique que le vote va se jouer à quelques voix ( il faut que 353  sur 705  votent contre le projet de la commission européenne pour qu’i soit rejeté.)

Les eurodéputés Verts, 80% des eurodéputés sociaux démocrates ont déjà annoncé qu’ils voteront contre le projet de la Commission européenne.

Les  eurodéputés macronistes, les plus nombreux dans le groupe libéral Renaissance****, voteront pour le projet de la Commission européenne qui incluent le gaz et le nucléaire dans les énergies qui contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique.

Dès que le vote du Parlement européen aura eu lieu, nous vous en ferons part .

 

Suzanne Bourdet  Michel Faye

 

*Le Monde édition datée du 16 juin 2022

** Actuellement plus de la moitié des centrales nucléaires françaises sont à l’arrêt pour différentes raisons et l’EPR de Flammanville a déjà 11 ans de retard et son cout est passé de 3 milliards d’euros à plus de 19 milliards d’euros ; il n’est toujours pas en service.

*** Pays opposés au gaz et/ou au nucléaire : Autriche, Danemark, Pays-Bas, Suède, Espagne, Luxembourg, Allemagne

**** Renaissance : Renew en anglais

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