Droit de vote à 16 ans pour les prochaines élections européennes (2024) ?
Dans la plupart des démocraties, l’âge légal du droit de vote a été progressivement abaissé.
En France, lors des élections de 1791 (révolution française), seuls les chefs de foyer de plus de 25 ans et payant des impôts pouvaient voter, on appelait cela le suffrage censitaire indirect. Le droit de vote a été accordé aux femmes en 1944. Depuis 1974, le droit de vote est accordé aux personnes de plus de 18 ans.
Age légal du droit de vote en Europe, état des lieux *
Droit de vote à 16 ans ? Dans l'Union Européenne, certains pays ont franchi le pas depuis plusieurs années : l'Autriche et Malte ont abaissé leur majorité électorale à 16 ans pour toutes les élections, respectivement en 2007 et en 2018, tandis que la Grèce l'a fixée à 17 ans en 2016.
Ce mois-ci, mai 2023, la Belgique vient à son tour d’accorder le droit de vote à 16 ans pour les prochaines élections européennes.
Droit de vote à 16 ans, les éléments du débat**
Aujourd’hui, de plus en plus de voix conseillent d’accorder le droit de vote à partir de 16 ans, d’abord pour les élections européennes, et aussi pour les élections locales. « L’Union européenne et le Conseil de l’Europe s’évertuent depuis ces dernières années à inculquer un sens de citoyenneté aux jeunes en Europe ».
Les partisans d’une majorité électorale à 16 ans y voient un moyen de rétablir l’équilibre générationnel au sein d’un continent à la population vieillissante. En France, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes indiquait en octobre 2021 : ‘’ Nos démocraties ne peuvent pas s’offrir le luxe de négliger la piste du vote à 16 ans”.
Les jeunes eux-mêmes sont partagés*. En 2017, une enquête de l’Institut national de la jeunesse et l’éducation populaire (Injep) et du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), indiquait que seulement 28% des jeunes souhaitaient l’autorisation du vote dès 16 ans, essentiellement les jeunes qui n’envisagent pas d’études longues, donc se sentent plus proches du milieu du travail.
Le taux élevé de l’abstention de la population française dans son ensemble pose un problème de vie démocratique. Donner l’envie de voter, c’est former les jeunes, et moins jeunes, par l’éducation civique, c’est associer aux débats tous les citoyens, jeunes et moins jeunes, et en respecter la volonté. Un 49-3 pour « clore » un débat passionné n’est pas très porteur.
Unir nos forces à l'échelle européenne, notamment face aux urgences climatiques, et entraîner la jeunesse européenne dans une dynamique positive, un enjeu crucial, à n'en pas douter.
Suzanne Bourdet Michel Faye
** https://www.cairn.info/revue-les-politiques-sociales-2015-2-page-119.htm
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