Causes animales et vie locale
La cause animale, enjeu de politique locale
Au fil des élections, la cause animale avance ses pions. Ainsi, le parti animaliste a soutenu la candidature de L .Vastel aux dernières élections municipales. Mais l’élue de ce parti, conseillère municipale déléguée à la cause animale, ne semble guère préoccupée par la cause des animaux utilisés sur le site du CEA, au Panorama.
C’est que les causes animales sont multiples, avec leur lot de réussites et leur lot d’excès. Ainsi, les nombreuses associations locales qui s’occupent d’animaux abandonnés considèrent parfois (ce n’est pas le cas général, fort heureusement) que les adoptants doivent être sous surveillance des associations, au lieu de considérer les adoptants comme des partenaires de la cause animale. Et les élus locaux s’engouffrent dans la brèche, par une politique de subventions qui n’est pas sans arrière-pensée électorale, au détriment des engagements de conviction.
La cause des primates et rongeurs utilisés en recherche au CEA de Fontenay*
L’association L214, du nom de l’article L214 du code rural de 1976, dénonce les conditions d'élevages intensifs, de transport, de pêche et d'abattage des animaux utilisés dans la production alimentaire (viande, lait, œufs, poisson). Et aussi l’utilisation d’animaux pour la recherche. Le 16 juillet 2016, cette association a manifesté devant les laboratoires IDMIT- CEA de Fontenay-aux-Roses, au Panorama, où des primates et des rongeurs servent à la recherche scientifique dans des laboratoires de niveau de dangerosité 3 (le niveau maximal est 4). Opacité, absence d’information, « pour ne pas susciter des peurs exagérées » disent certains; « au détriment de la transparence, de la condition animale et de la sécurité sanitaire » disent d’autres.
A Fontenay, le CEA a une Commission Locale d'Information pour la partie nucléaire de son activité. Rien pour la partie biologie, primates et rongeurs, alors qu’il serait important de réfléchir ensemble sur ce sujet, surtout en ce moment où nous subissons une pandémie d’origine vraisemblablement animale, et où la loi évolue sous la pression des défenseurs des animaux. **
Des enjeux écologiques, économiques, philosophiques, culturels***
Depuis 2015, le Code civil reconnaît que les animaux sont des êtres doués de sensibilité, ce qui exige de les traiter convenablement.
Ces jours-ci, une proposition de loi sur la maltraitance animale est examinée par le Parlement français. Elevages d'animaux sauvages pour leur fourrure, vente des chats et chiens en animalerie, animaux sauvages dans les cirques itinérants, delphinariums... Autant de pratiques vouées à disparaître si la loi est adoptée.
Où en sont les sujets qui fâchent ?
En France, la chasse fait débat. La saison de chasse 2019-2020 a fait 141 accidents, dont 11 mortels. En 20 ans, les chasseurs ont tué plus de 400 personnes. ****
L’élevage intensif, lui, reste un sujet de condition animale, de qualité alimentaire, de problème environnemental, et même, en ces temps de Covid, un sujet sanitaire puisque les travailleurs d’abattoirs ont été victimes de nombreux clusters, et que des millions de visons d’élevages intensifs ont été abattus, à cause d'une mutation problématique du coronavirus via ces animaux.
Malheureusement, dans la loi qui se prépare, les sujets qui fâchent comme la chasse ou l’élevage intensif ont, eux, été laissés de côté.
Suzanne Bourdet Michel Faye
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