Bâtiment « vestiaires et club-house » au stade de rugby de la Coulée Verte : un concentré de folie des grandeurs, d’insertion inadaptée au site et de dérive financière.
Le 9 octobre 2021, le maire va poser la première pierre du bâtiment « vestiaires et club-house » au stade de rugby de la Coulée verte.
Les caractéristiques de ce bâtiment
L’architecte en est Philippe Bancilhon Paris XIème.
Ce bâtiment à une surface de plancher de 423 m² et comporte 2 niveaux, le niveau supérieur étant inaccessible aux personnes à mobilité réduite ( voir image de gauche ci-dessus).
Il est construit sur une parcelle d’espace vert de la Coulée Verte, au Nord du terrain de Rugby.
Il possède des vestiaires pour 94 personnes : 88 joueurs, soit plus de 5 équipes de rugby à XV complètes présentes simultanément et 6 arbitres. Il a aussi 42 douches.*
Il comporte une salle polyvalente de 47 m², un bar de 12m², des rangements, un espace médical et un bureau :
Il n’est accessible qu’à pied et aucun stationnement n’est prévu !
Un premier projet (voir image de droite ci-dessus), présenté par l’architecte Philippe Bentolila de Chatenay-Malabry, a été abandonné.
Absurdité : l’absence totale de stationnement
L’absence totale de stationnement pour un terrain sportif qui accueille des compétitions (comme indiqué auparavant il peut recevoir simultanément 5 équipes de rugby à XV et 6 arbitres) est incompréhensible, les équipes venant jouer viennent dans la quasi-totalité des cas en bus ou en voitures particulières : où vont-ils stationner ? aucun parking public n’est proche et les rues voisines sont saturées
Pourquoi le maire et sa majorité ont-ils validé un tel projet avec absence totale de stationnement ? Absurde et incompréhensible.
Insertion dans le site : l’avis sévère de l’architecte des bâtiments de France
L’avis de l’architecte des Bâtiments de France, Benoit Léothaud, est sévère. Il écrit notamment :
« La proposition initiale offrait une expression de façades déployant un jeu de composition de bardage bois, de résille métallique sur un sol maçonné. Des failles rythmant le bardage bois permettaient de rythmer les façades.
La nouvelle proposition [la proposition retenue] ne reprend aucune de ces caractéristiques. Il est projeté des façades enduites qui conduisent à appauvrir et à banaliser l’architecture. La suggestion d’une polychromie en substitution apparait inadaptée et ne permet pas de maintenir les propriétés architecturales du projet initial. Enfin la proposition de façades pignons Nord-Est aveugles génère une insertion urbaine peu qualitative depuis la rue Blanchard.
Afin d’améliorer l’insertion urbaine du projet, une expression architecturale plus aboutie et composée devrait être proposée. »*
Le maire n’a pas tenu compte de l’avis de l’architecte des bâtiments de France : il pouvait tout à fait refuser le projet qu’il a retenu, du fait de ses caractéristiques architecturales inadaptées et peu qualitatives et la maire-adjointe en charge de l’esthétique urbaine s’est désintéressée de ce projet.
Une dérive financière inquiétante : + 273% en 3 ans ! soit un dépassement de plus de 1,45 millions d’euros.
Ce projet a été annoncé et son coût présenté lors du débat d’orientations budgétaires ( DOB) du 12 février 2018 : Soit 535 000 euros ( voir page 39 du DOB 2018)**
Le 8 avril 2021 lors du vote du budget on apprend que le coût de ce projet est passé à ….2 millions d’euros (voir délibération 9 du conseil municipal du 8 avril 2021)***
Soit un coût multiplié par 3,73 ce qui correspond à un dépassement de 1,465 millions d’euros ! Ce dépassement est, à lui seul, supérieur à la hausse de 18% de la part communale de la taxe foncière, hausse d’impôts de 1,3 millions d’euros imposée par le maire et sa majorité.
Folie des grandeurs? Fuite en avant ?
Manifestement ce projet est surdimensionné, un bâtiment uniquement en rez-de -haussée qui permettait d’accueillir de 44 à 50 joueurs, soit largement 2 équipes de rugby à XV, aurait été suffisant. D’ailleurs la salle polyvalente de 47 m² ne peut pas accueillir 90 personnes. C’est une incohérence de plus dans le projet retenu, projet qui manifestement, n’a pas été suffisamment étudié.
Un bâtiment en rez-de-chaussée aurait été plus facile à insérer sur la Coulée Verte, comme le local des boulistes et le local du Tir à l’Arc. Ce sera pratiquement le seul bâtiment à étage construit sur la Coulée Verte.
De plus un bâtiment à un seul niveau aurait permis de rester pratiquement dans l’enveloppe financière initiale. La crise sanitaire et la crise environnementale rendent indispensables d’être économe de l’argent public et de ne pas réaliser des équipements surdimensionnés.
Enfin il faudrait prévoir un parking à proximité. Au lieu d’accorder un permis pour un immeuble de 164 logements au 34 avenue Dolivet, on aurait pu réserver une partie de ce terrain pour créer des aires de stationnement, mais à Fontenay le maire préfère surdensifier sans se soucier de créer le stationnement nécessaire, ce qui détériore encore un peu plus la qualité de vie dans notre ville.
Ce n’est pas la faute de l’Etat si les finances de notre ville vont mal : forte augmentation de la taxe foncière, forte augmentation de la dette, c’est d’abord la conséquence de projets surdimensionnés et mal conçus comme ce projet de vestiaires/ club-house à double niveau.
Suzanne Bourdet Michel Faye
* Lettre en date du 26 juin 2020 jointe au dossier du permis de construire accordé par la ville de Fontenay-aux-Roses.
** https://www.fontenay-aux-roses.fr/fileadmin/fontenay/MEDIA/vie_citoyenne...
*** https://www.fontenay-aux-roses.fr/fileadmin/fontenay/MEDIA/vie_citoyenne...
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