Permis de construire accordé pour un immeuble de 39 logements sur 6 niveaux au 136 – 136 bis rue Boucicaut. Une mise en évidence de la surdensification induite par la loi ALUR-Duflot de 2014.
Encore un permis de construire délivré dans le haut de la rue Boucicaut, entre le carrefour de La Cavée et Châtillon
Sur cette portion de rue, déjà plus de 210 logements et plusieurs permis représentant plus d’une centaine de logements sont en instruction.
Le 16 mars 2021, aux 136 et 136 bis rue Boucicaut, le maire de Fontenay a accordé un permis de construire pour un immeuble de 39 logements, à 6 niveaux (rez-de-chaussée + 5 étages dont un attique), d’une hauteur de 18 à 21 m et avec 58 places de parking réparties sur 2 niveaux de sous-sol. Le bénéficiaire est la société « Résidences FRANCO SUISSE » sise 138- 140 avenue Aristide Briand 92164 Antony. La référence de ce permis de construire est PC 92032 20 00013.
Conséquences de ce permis
Cet immeuble massif de 18 à 21 m de haut, une quarantaine de mètres de long, va entrainer la destruction de 2 pavillons l’un de pierres meulières ( au 136 rue Boucicaut) et un autre récemment rénové (au 136 bis rue Boucicaut) ; voir photos ci-dessus.
Il va aussi dégrader le cadre de vie des habitants de la résidence située au 133 rue Boucicaut qui, au lieu d’avoir 2 pavillons en face d’eux, auront cet immeuble massif.
Enfin la surface en espaces verts et en espace de pleine terre va être drastiquement réduite, ce qui va à l’encontre de toutes les recommandations visant à protéger la biodiversité et réussir la transition climatique.
Une mise en évidence de la surdensification induite par la loi ALUR-Duflot* de 2014
Le terrain où est implanté ce projet immobilier est en zone UB du Plan Local d’Urbanisme actuel : PLU 2017. Dans le document d’urbanisme précédent, Plan d’Occupation des Sols (POS), il était déjà en zone UB. La seule différence c’est qu’en 2014, la loi ALUR-Duflot* a, entres autres, supprimé le Coefficient d’Occupation des Sols** (COS en abrégé).
Avant 2014, on avait sur ce terrain un COS de 0,7*** pour construire des logements d’habitation. Comme la surface de ce terrain est pratiquement de 1500 m², on pouvait construire au maximum 1500 x 0,7 = 1050 m² de plancher. Or, avec la suppression du COS, le promoteur prévoit de construire 2688 m² de plancher!
La suppression du COS par la loi ALUR-Duflot* a permis de multiplier par 2,5 la densification de ce terrain****. Les promoteurs ont dû sabler le champagne lors du vote de cette loi !
Quel urbanisme post-Covid ?
Le Covid-19 prospère sur le champ des erreurs humaines : sur-densifications, gaspillages, pollutions, atteintes à la biodiversité, destructions d’espaces verts.
Quand on construit un immeuble, même « petit », en démolissant deux pavillons, on détruit aussi des jardins, on abat des arbres, on supprime des espaces de pleine terre, de la biodiversité, des circulations d'air, de l’ensoleillement. Ce qui favorise la circulation de Covid-19, le si « petit » grand méchant virus de nos villes polluées, engorgées, dénaturées.
Créer des mini-forêts urbaines plutôt que des places minérales, entretenir et rénover plutôt que de casser des immeubles ou des maisons pour densifier, c’est tout un urbanisme "économe" qui est à repenser. Avec de nouveaux modes de travail, avec de nouvelles mobilités, avec une gestion durable des ressources de la planète et de nouvelles règles de partage des richesses. Une écologie qui contribuerait à lutter contre les contaminations pandémiques
Suzanne Bourdet Michel Faye
*La loi ALUR-Duflot, présentée par la ministre EELV Cécile Duflot a été votée à l’Assemblée Nationale fin mars 2014 par une majorité EELV-Radical-PS.
** Pour connaitre la constructibilité maximale d'un terrain, c'est à dire la surface totale des logements, la surface de plancher, que l'on peut réaliser, on multiplie la surface du terrain par le COS, quand ce terrain est affecté d'un COS.
*** Voir cartes de zonage du POS et du PLU.
**** Pour cet ensemble immobilier la surface moyenne d'un logement est de 69 m² (2 688 /39 =69 ). Avec le COS de 0,7 , la densification maximale aurait été limitée à 15 logements ( 1050 /69 = 15)
Photos : les 2 pavillons qui sont promis à la casse et une vue de l’immeuble présentée par le promoteur Franco-Suisse
Commentaires
Maxime Messier rédigé le Permalien
Comme toujours, vous n
webmaster rédigé le Permalien
Bonjour Monsieur Messier
Michel Giraud rédigé le Permalien
Certes, la loi ALUR-Duflot a
webmaster rédigé le Permalien
Bonjour Monsieur Giraud
Ajouter un commentaire