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France Aurevoir et commerce dévoyé

Qu’est-ce que le commerce France Aurevoir ?

     France Aurevoir, c’était le surnom donné en Côte d’Ivoire aux biens usagés que revendaient des coopérants ou des fonctionnaires français lorsqu’ils repartaient en France.

     C’est aujourd’hui le surnom donné à un système de vente de produits d’occasion invendables en France, exportés vers l’Afrique, sans contrôle de qualité, jouets porteurs de vices de fabrication, pièces d’occasion douteuses, voitures hors d’âge très polluantes… Le cycle du coton, lui,  suit un triangle qui part de l'Afrique pour aller en Chine, puis en Europe et finir en Afrique. Un système économique cynique guidé par le seul profit aux dépens des hommes et de la nature. *

 

L’Europe exporte ses voitures les plus polluantes

      On vend nos vieilles voitures trop émettrices de CO2 aux pays pauvres, pays de l’Est, pays d’Afrique. Au fait, le nuage de CO2 va-t-il sagement s’arrêter aux frontières des pays riches ?

     «Rendre la flotte mondiale plus propre est une priorité pour atteindre nos objectifs climatiques et de qualité de l'air», souligne dans un communiqué Inger Andersen, qui dirige le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). «Les pays développés doivent arrêter d'exporter des véhicules qui échouent aux tests de sécurité et de pollution (...) Les pays importateurs devraient de leur côté adopter des normes de qualité plus sévères»**.

       Amsterdam, Anvers, Le Havre, plusieurs millions de voitures d’occasion quittent chaque année l’Europe pour le continent africain. Dans le port d'Amsterdam, lors d'une inspection des autorités néerlandaises fin 2019, l'âge moyen des véhicules en attente était de 18 ans. Très vieux, polluants, énergivores et dangereux»**.

     Et d’autres grands pays, comme les Etats-Unis, ne sont pas en reste.

 

Les pays africains ne veulent plus être la poubelle des Occidentaux

      Le plus grand point d’entrée de vieilles voitures pour l’Afrique francophone est le port de Cotonou, la capitale économique du Bénin, qui reçoit 340 000 vieilles voitures environ chaque année. Trop souvent « retapées » à la hâte. Le commerce est lucratif, fait travailler de nombreux « mécanos », génère des droits de douanes. Mais ces voitures polluent énormément, et leur sécurité est incertaine.

       Les pays africains commencent à poser des limites. Par exemple, le gouvernement ivoirien a adopté en décembre 2017 deux décrets fixant à 5 ans  l’âge limite des voitures et taxis importés, 7 ans pour les minicars de 9 à 33 places et pour les camionnettes d’une capacité maximale de 5 t, et 10 ans pour les autocars de plus de 34 places et les camions***.

      Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a lancé une étude consacrée à la revente des voitures d’occasion en Afrique. Saura-t-il limiter la pollution automobile, en Afrique aussi ?

 

Suzanne Bourdet   Michel Faye

 

* http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/3377

** https://www.lefigaro.fr/flash-eco/onu-les-exportations-de-vieilles-voitures-doivent-etre-mieux-controlees-20201026

*** https://pro.largus.fr/actualites/les-vieux-diesels-voyagent-bien-9153391.html

Photo: https://eburnietoday.mondoblog.org/2011/06/20/les-%E2%80%98%E2%80%99fran...

 

 

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