Les « story-tellings » du Covid-19
Le story-telling est une façon de raconter une histoire pour mieux vendre un contenu « publicitaire ». Dans les affirmations contradictoires des différents « spécialistes » du Covid, peut-on démêler le vrai du faux ?
Printemps et Confinements
Le premier confinement, printemps 2020, et le troisième, printemps 2021, ne se ressemblent pas. Fatalisme et lassitude, ou volonté de rentabilité, le confinement 2021 oublie les mesures de distanciation des transports en commun ; oubliées les places assises fermées, une sur deux, voire trois sur 4 au printemps 2020, les transports publics du printemps 2021 sont souvent bondés; les réunions « privées » festives narguent les voisins « sages » ; on oublie que la France compte 30 000 à 40 000 nouveaux cas par jour, 6000 patients en soin critique, 300 décès par jour, c’est-à-dire un crash d’avion par jour. Enfin, les soignants ont besoin de souffler, les Français aussi.
Ce que l’on sait de plus par rapport au premier confinement
La principale transmission du Covid-19, peut-être même la seule, se fait par les aérosols, ces microgouttelettes émises en permanence par la respiration.
L’obésité est le premier facteur aggravant de cette maladie. L’état le reconnait*, mais ne propose pas encore de vaccin aux personnes jeunes en surpoids. La malbouffe, source d’obésité, est donc un facteur aggravant. Et si on traitait enfin le problème de la malbouffe ?
Côté écoles et collège, un présent malmené, un futur très inégalitaire
Les établissements scolaires sont restés le plus longtemps possible ouverts, ce serait une « belle histoire ». sauf que les personnels absents n’ont pas été remplacés, les cantines sont restées des lieux à haut-risque faute de mesures de distanciation suffisantes, sans aucune synergie entre la ville, le département et l’état, alors qu’à Fontenay, le maire est aussi conseiller départemental.
La fracture numérique est toujours présente, depuis plus longtemps même que le Covid. Les jeunes des familles éloignées du numérique continuent à lire sur le tout petit écran de leur téléphone les documents scolaires qui leur sont envoyés. Pas de printemps pour les jeunes les plus démunis.
Côté vaccination, belle réussite des labos, flops de nos dirigeants.
Une belle réussite : la mise au point de vaccins en un temps record.
Un flop de l’Union Européenne, contrats opaques, frilosités multiples, une couverture vaccinale insuffisante, un gouvernement français qui parle beaucoup des réticences de certains face aux vaccins, mais un gouvernement qui n’arrive pas à vacciner tous ceux qui le souhaitent. Cacophonie, trop vieux pour ci, trop jeune pour ça. Et surtout manque de doses, parce que l’Europe s’est engagée pour seulement 800 millions d’euros quand les Etats-Unis se sont engagés pour 14 milliards d’euros. C’est le printemps aux Etats-Unis pour la vie sociale et pour la vie culturelle qui reprennent petit à petit.
Ce que l’on peut craindre, un Covid stationnaire ?
Trop de lenteurs, trop d’errements, trop de lassitude, cela favorise un taux d’incidence élevé, qui augmente le risque d’émergence de variants plus « costauds ».
La stratégie à la française, comme dans un jeu vidéo, change constamment de tactique, donc de trajectoire, en recommençant sans fin. A ce jeu-là, le virus gagne à tous les coups. Va-t-on jouer des prolongations ?
Suzanne Bourdet Michel Faye
Photo : Courrier international
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