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Des animaux, des virus et des hommes, des excès qui nous menacent tous

Covid animal, des visons et des hommes*

Après les Pays-Bas, cet été, qui ont abattu un million de visons d'élevage sur leur territoire, le Danemark cet automne, qui a abattu pour le coup la totalité de ses 17 millions de visons d'élevage, c'est arrivé en France, où nous avons tué 1 000 visons après des signes de contamination au covid 19 dans un élevage. Tout comme le pangolin en fût soupconné au début de la pandémie,  le vison pourrait être un vecteur de passage du Covid 19 de l’animal à l’homme.

 

Grippe aviaire, des canards et des hommes**

Après 2016 et 2017, la troisième vague de grippe aviaire s’étend dans les élevages de canards du Gers et des Hautes-Pyrénées. Les abattages se multiplient. Certains accusent les oiseaux sauvages de porter le virus, mais plus sérieusement, ce sont les conditions d’élevage qui sont mises en cause. Depuis quelques années, l’élevage intensif spécialisé par tranche d’âge des canards, organisé avec des transports en camion d’un site à un autre, à travers l’Europe, affaiblit l’état sanitaire des élevages, et favorise la circulation du virus de la grippe aviaire. L'association des "Canards en Colère" proteste contre l'obligation d'abattre la totalité des élevages touchés alors qu'un vaccin existe. Il s’agit en fait d’un combat entre les petits éleveurs de canards et certains grands groupes industriels de la filière volaille.

 

 Ferme des mille vaches, des vaches laitières et des hommes***

Dans la Somme, des hangars géants abritaient depuis 6 ans un élevage de vaches géant Elles quittent progressivement les lieux. La ferme a définitivement cessé son activité laitière le 31 décembre 2020. La ferme des "mille vaches", propriétaire aussi de mille hectares de terres, devrait annoncer d'ici quelques jours qu'elle réoriente son activité vers les cultures comme le blé ou la betterave. Face au géant agro-alimentaire belge Milcobel, c’est une victoire de l’Association locale Novissen, qui se bat pour un élevage durable, dans le respect du bien-être animal, de l’environnement et pour la protection sanitaire des animaux.

 

Dégel du pergélissol, rennes et maladie du charbon (anthrax)  ****

Le réchauffement climatique provoque le dégel du pergélisol sibérien, libérant de très grandes quantités de CO2, gaz à effet de serre, et de nombreux virus, oubliés ou inconnus, dont certains peuvent être dangereux pour l’homme. En 2016 en Sibérie, des spores d'anthrax vieilles de 70 ans se sont libérées du cadavre d'un renne après le dégel d'une couche de permafrost. L’anthrax, ou maladie du charbon, est une infection grave  qui provoque de gros abcès cutanés. L’épisode cité ici a causé la mort d'un enfant et des milliers de rennes ont été infectés.  

 

Ces quatre exemples récents soulignent l’urgence d’une relation durable et éthique entre l’homme, l’animal et la planète.

 

Suzanne Bourdet    Michel Faye

 

* https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/radiographie-du-coronavirus-le-virus-des-visons-est-il-plus-dangereux-pour-lhomme

** https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/gers/auch/grippe-aviaire-occitanie-eleveurs-canards-colere-denoncent-interdiction-vaccin-efficace-100-1911452.html

*** http://novissen.com/

**** https://www.franceculture.fr/ecologie-et-environnement/co2-et-virus-oublies-le-permafrost-est-une-boite-de-pandore

 

 

 

Commentaires

Personnellement, j'ai été

Personnellement, j'ai été étonné de constater que les vaches de cette ferme non seulement supportaient très bien leurs conditions de vie mais qu'elles semblaient leur convenir. C'était surprenant quand on connaît toutes les bêtises qu'elles peuvent inventer lorsqu'elles sont au pré de les voir faire la queue sans essayer de passer devant les autres au robot trayeur, retourner à leur place et faire la sieste, tranquillement. Dès l'instant où elles avait le choix de leurs voisines, elles semblaient satisfaites. Je ne suis pas certain qu'elles l'auraient été si on les avait mises brusquement au pré avec les aléas tels que la pluie et la chaleur, les mouches, le manque de couche confortable, sans compter les chamailleries. Je suppose qu'une réadaptation sera nécessaire. Bref, la notion de bien être pour une vache laitière sélectionnée aussi pour son comportement est difficile à cerner par un humain mais je ne crois pas que ces vaches étaient mal traitées, stressées et si j'ose dire malheureuses. D'ailleurs, si cela avait été le cas, leurs performances laitières s'en seraient ressenties. Je ne crois pas que ce soit par rapport au bien-être animal que ce type de ferme soit à condamner mais pour des raisons sociétales, sociales et environnementales et peut-être même économiques.

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