Quand meurent les abeilles. Les néonicotinoïdes (pesticides) à nouveau autorisés.
La betterave de l’agriculture industrielle souffre de « jaunisse », une maladie virale transmise par un puceron, qui provoque d’importantes pertes de rendement. La betterave de l’agriculture « verte » (biologique) est peu atteinte par cette maladie.
Les néonicotinoïdes, ou néonics, pesticides tueurs d’abeilles, sont interdits depuis le 1er septembre 2018 suite au vote de la loi sur la biodiversité de 2016, mais… l’agriculture industrielle voudrait les réintroduire pour lutter contre la « jaunisse » des betteraves .
Alors, davantage de vert ( de bio), ou retour des néonics, pas si néo que ça ? Le nouveau ministre de l’agriculture et de l’alimentation vient de ré-autoriser ces néonics, comme moyen de lutte contre la « jaunisse » des betteraves industrielles. Les industriels de la betterave applaudissent, les organisations de protection de l’environnement protestent et les apiculteurs sont atterrés. L'ancienne ministre de l'Environnement et avocate Corinne Lepage dénonce "une faute sanitaire et politique".
Depuis l'arrivée des néonicotinoïdes dans les années 1990, la mortalité des abeilles a augmenté. Selon l'Union nationale de l'apiculture française, 300 000 ruches sont anéanties chaque année à cause de ces pesticides. Les substances néonics se retrouvent dans le miel, dans les sols, dans les eaux.
Au final, la vraie question n’est pas jaunisse ou néonics, mais vert ou industriel. On croyait que l’effondrement de la biodiversité avait changé les paradigmes ; voici que l’ancien monde revient au galop. Le Matou revient, il est toujours vivant (chanson de Steve Waring) !
Et pourtant, « Si les abeilles venaient à disparaitre, l’humanité n’aurait plus que quelles années à vivre »* . Longue vie aux abeilles du Panorama et des jardins fontenaisiens.
Suzanne Bourdet Michel Faye
*Citation attribuée à Albert Einstein
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