Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrit une fois. Si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira toute sa vie. Sagesse chinoise.
Le 1er mai est une date de rituels : Pour les Celtes, c’était la fête de Beltaine (renaissance de la lumière), elle marquait le passage de la saison sombre à la saison claire, la reprise de la chasse, pour se nourrir, mais aussi de la guerre. Les druides allumaient des feux, chargés de protéger symboliquement le bétail des épidémies. Cette fête s’opposait à Samain –ancêtre de notre Toussaint- qui marquait le retour aux ténèbres.
Le 1er mai est aussi le jour de la fête du travail, lié à l'histoire du monde ouvrier. Le samedi 1er mai 1886 à Chicago, un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures est lancé par les syndicats américains, alors en plein développement. Mais cette date a été utilisée aussi, avec une autre signification, par le Maréchal Pétain en son temps.
Aujourd’hui, de quel travail parle-t-on ? Une partie du travail est du télétravail. Une autre partie est du travail vital, sanitaire, production alimentaire, transport routier, commerces de proximité. Ces travailleurs-là, s’ils n’ont pas de voitures, vont au travail en métro ou bus, parfois bondés. Ou à vélo, par une coulée verte interdite ? Manque de masques, manque de tests, confinement aveugle en famille, on y va, on n’y va pas. La peur du Covid occupe l’écran. Le chômage explose, les inégalités aussi. Tout un pays est suspendu dans le vide.
Il n’y aura ni muguet du 1er mai dans les rues, ni défilé de fête du travail, ni fête de la Ville, ni sans doute fête du 14 juillet ; voici des économies de plus de 100 000 euros, sans parler des économies réalisées du fait de la fermeture des écoles, des crèches, des accueils de loisirs.
Pour redonner de l’espoir aux fontenaisiens, nous proposons de lancer une fête du numérique, pour lutter contre la fracture du numérique dont on a pu constater l’ampleur ces jours-ci : un ordinateur portable simple, c’est de l'ordre de 300 euros à l’achat ; un Open Office, c’est libre de droits ; une connexion internet pour un an, c’est environ 100 euros ; ajouter 100 euros pour payer des personnels aidants à l’apprentissage. Donc 500 euros pour un poste. La Ville achèterait 200 ordinateurs qu’elle prêterait aux enfants et aux jeunes qui n’en ont pas chez eux, en particulier pour le travail scolaire, et pour profiter d’offres culturelles. Peut-être aussi à des adultes pour qui cette dépense est encore difficile, nous pensons à des personnes isolées, à des grands-parents séparés de leurs petits-enfants. Un outil pour former des gens et leur ouvrir le chemin vers un emploi. Avec l’aide de professionnels et de bénévoles pour le suivi. 100 000 euros économisés du fait du confinement « nourriraient » les besoins numériques de 200 jeunes ou moins jeunes fontenaisien(ne)s.
Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrit une fois. Si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira toute sa vie. Sagesse chinoise
C’est ainsi, avec des réalisations concrètes sortant avec réalisme des sentiers battus, que l’on pourra répondre aux besoins fondamentaux de chacun d’entre nous. Non pas « métro, boulot, dodo », mais éducation, santé, questions environnementales, et aussi transports, emploi, logement. On devra ouvrir nos yeux sur notre mode de vie, au-delà du court-terme. Il ne suffit pas d’applaudir, il faut agir.
A bientôt donc. Vous pouvez compter sur nous.
Suzanne BOURDET, Michel FAYE, conseillers municipaux
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