On a longtemps cru que les oiseaux n’étaient pas intelligents, tant leurs cerveaux sont petits. Mais les scientifiques ont compris récemment que le « minuscule » cerveau des oiseaux a une organisation neuronale différente de celle des mammifères, et qui aboutit à de véritables aptitudes cognitives.

Pas si bêtes, les oiseaux

       Un perroquet peut reconnaître les couleurs ; les corbeaux fabriquent et utilisent des outils rudimentaires certes, mais adaptés à la recherche de nourriture ; les rouges-queues qui nichent près des humains vont chercher (cris et mouvements adaptés) l’aide de l’humain qu’ils connaissent quand le chat de l’humain guette au pied de la poutre où se trouve le nid ;

       Les geais se souviennent d’événements vécus dans leur contexte, ce que l’on appelle la mémoire épisodique  (date, lieu, lien émotionnel) ; Léon le geai salue d’une manière particulière les passants en fonction des échanges qu’il a déjà eus (ou pas) avec ces passants…

Le test du miroir, très anthropocentrique

A quoi « pense » une mésange quand elle se perche sur un miroir? Que « pense » la mésange de son reflet dans le rétroviseur ?

        Les scientifiques testent l’intelligence des oiseaux, avec par exemple le test du miroir : un oiseau qui se voit dans un miroir se reconnait-il vraiment ? Une pie qui se voit dans un miroir, repèrera une marque qu’un scientifique aura ajoutée sur les plumes de l’oiseau, et la pie cherchera à s’en débarrasser. Mais attention, si un animal ne réussit pas le test du miroir, c’est peut-être qu’il s’en fiche (pensons au chien qui utilise son odorat bien plus que sa vision …) .

L’étonnant cerveau des oiseaux

           Les scientifiques ont établi un tableau des poids du cerveau et des nombres de neurones des oiseaux, à comparer avec ces chiffres chez les humains, et chez d’autres animaux*. Le cerveau des oiseaux est plus dense que celui des autres animaux, donc contient plus de neurones au millimètre carré qu’on ne l’a longtemps cru. Les signaux circulants entre des neurones proches ont donc moins de distance à parcourir, et sont donc plus rapides. Cette vitesse de circulation de l’information neuronale compense le nombre réduit de neurones dans les « cervelles d’oiseaux*

            Par exemple, le cerveau d'un pigeon présente une densité de neurones six fois plus élevée que celle observée dans le cerveau humain. La distance moyenne entre deux cellules nerveuses est 50 % plus courte que chez les humains.

              Bravo le geai ! Et nous ? demandent la poule d’eau et la linotte. Vos performances se situent sans doute entre le geai et le pigeon, poule mouillée et tête de linotte.

                      Poule d'eau                                                         Linotte 

       Ok, les oiseaux ne savent fabriquer ni voitures, ni avions, mais ils savent voler, vocaliser, construire leur nid, défendre leur territoire, couver leurs œufs, nourrir et éduquer les oisillons…

       Profitez de l'été pour savourer des expressions, SAVOUR-EUsement ** 

Suzanne Bourdet       Michel Faye