Indicateur de Position Sociale ( IPS) : Ecoles Publiques, Ecoles Privées
Près de 12 millions d'élèves, dont environ 20% en établissements privés, fréquentent les écoles, collèges et lycées de notre pays. Ils sont accueillis par près d'un million d'enseignants, de personnels d'éducation, d'administration et de direction.
Dans le privé sous contrat, les enseignants sont rémunérés par l'État, selon les grilles de rémunérations du public. En France, la majorité des écoles privées sous contrat sont catholiques (à 97%).
L’enquête internationale PISA 2023* a montré les mauvais résultats scolaires des jeunes Français. Rien d’étonnant au vu des difficultés de recrutement des professeurs –mal payés, mal formés, avec des conséquences dans les écoles, collèges, lycées : non remplacements en cas d’absence d’un enseignant, réduction d’horaires dans les matières en tension, notamment mathématiques …
Un deuxième chiffrage, national, l’Indicateur de Position Sociale **, vient de sortir pour l’année scolaire 2022-2023 .
L’Indice de Position Sociale ( IPS) 2022-2023
L’Indice de Position Sociale (IPS) est un outil de mesure quantitatif de la situation sociale des élèves face aux apprentissages dans les établissements scolaires. Plus l'indice est élevé, plus l'élève évolue dans un contexte familial favorable aux apprentissages.
Cet indice est construit à partir des professions et catégories sociaux professionnelles des parents. Un indice IPS est ainsi attribué chaque année scolaire à chaque école. Le résultat rejoint souvent le ressenti des personnels de terrain et des familles. Pour les décideurs, les chiffres IPS facilitent la communication, mais ces chiffres doivent être mis en regard avec les remontées de terrain (conseils d’école, consultation des personnels et des familles…)
Dans les Hauts-de-Seine ***cet indice varie entre 80,1 et 150,9 pour les écoles et entre 78,1 et 154,8 pour les collèges.
Ces chiffres mettent une lumière crue sur les inégalités sociales. Ainsi, en traversant l’avenue Jean-Perrin, qui sépare les Blagis-Sceaux des Blagis-Fontenay, on passe de 140, 8 à 107,8.
Attention, il ne s’agit pas de niveau scolaire, mais des conditions éducatives et des moyens à apporter pour atteindre l’égale attraction de chaque établissement.
Les écoles privées choisissent leurs élèves, les écoles publiques ont l’obligation d’accueillir tous les enfants.
C’est cette obligation-là qui doit être dotée de moyens spécifiques suffisants. Faute de quoi les difficultés de certains enfants, non traitées, ou mal traitées, créent des tensions et des ruptures que les écoles privées, elles, ne sont pas obligées d’affronter. Situation très injuste.
Les chiffres confirment qu’à Fontenay comme souvent, l’école privée recrute dans les milieux plus favorisés que les écoles publiques. Ainsi à Fontenay, les élus de la majorité ont leurs enfants à l’école privée.
Cela ne dit rien des résultats individuels, mais cela influe sur les conditions de travail. Cela nuit à la mixité sociale. Et augmente le sentiment d’injustice sociale.
Les familles qui choisissent Marie-Curie, Lakanal ou des collèges privés plutôt que le collège des Ormeaux, sont pour la plupart des familles à IPS élevé. Le collège des Ormeaux gère seul les jeunes en difficulté. Cela grève les résultats au Brevet pour le Collège des Ormeaux.*** Ce qui alimente les évitements. On tourne en rond.
Qui prendra le sujet à bras-le-corps ? Il s’agit d’agir pour que tous les enfants des écoles de Fontenay entrent au collège avec un bagage suffisant. Car bagage insuffisant entraîne mal-être qui bascule trop vite dans l’échec scolaire. Cet encadrement scolaire est possible, mais, au-delà des « grandes » déclarations, il manque à la fois une volonté de l’Etat et une volonté de la municipalité. Pour dire le vrai problème, la question des ressources humaines : mieux recruter, et en nombre suffisant, c’est-à-dire mieux payer, mieux former les personnels. Nous y reviendrons plus longuement dans un prochain article.
Des enfants porteurs de handicap ou victimes de harcèlement doivent parfois aussi aller en école ou collège privé, parce qu’ils ne trouvent pas d‘accueil adapté à Fontenay.
Un point positif : L’Etat, en réponse aux difficultés d’accueil pour les enfants porteurs de troubles autistiques, a créé le dispositif DAR (Dispositif d’Auto-Régulation), désormais installé à la Roue B. Ces enfants alternent inclusion dans une classe dite normale et médiations dans une salle d’autorégulation, véritable « sas émotionnel ». L’élève bénéficie d’un emploi du temps personnalisé, avec un enseignant spécialisé dans l’autorégulation (donc pédagogie adaptée) et une équipe médico-sociale implantée au sein de l’école.****
Myriam Montlouis, présidente de l'association de parents d'élèves " Nous, parents d'élèves"
Suzanne Bourdet, maire adjointe aux écoles et au périscolaire de 2014 à 2018
Michel Faye, membre du Conseil d'administration du Collège des Ormeaux de 1988 à 1998
* Enquête PISA , notre article du 6 décembre 2023:
** IPS 2022-2023 Notre article du 25 mai 2023 Indice de position sociale http://www.pourfontenay.fr/blog/mixite-dans-les-ecoles-de-fontenay-un-indicateur-lindice-de-position-sociale-ips
*** Notre article du 30 juin 2023, brevet des collèges http://www.pourfontenay.fr/blog/brevet-des-colleges-comment-se-situe-le-college-des-ormeaux-par-rapport-aux-colleges-des-villes
**** DAR enfants autistes https://www.gouvernement.fr/actualite/lautoregulation-un-dispositif-scolaire-pour-mieux-integrer-les-enfants-autistes
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