Les oiseaux de Fontenay 1 / Défilé de mode chez les mésanges
Deux Fontenaisiens,Régis et Simone, ont photographié et étudié beaucoup d’oiseaux à Fontenay et aux alentours. Des plus communs aux plus méconnus. Les oiseaux chantent, le printemps arrive, alors « Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux »*.
Pour apprendre à regarder et à écouter les oiseaux, nous vous proposons de commencer par la « famille » mésange » que l’on entend chanter au matin sur la Coulée Verte, dans les parcs, dans les jardins. C’est une famille discrète, colorée et réputée « fine-mouche».
Les mésanges et la grande famille des passereaux
Plus de la moitié des oiseaux, dont les mésanges, sont des passereaux (du latin « passèr » qui signifie « petit oiseau »). Une grande famille qui compte plus de 6400 espèces. Cette famille, apparue d’abord en Australie, est la plus répandue sur la terre. On la trouve sur tous les continents, sauf l’Antarctique.
Perchées, chanteuses, élégantes, et fines-mouches **
Les mésanges sont des oiseaux « perchés » : elles ont des pattes à 4 doigts, trois dirigés vers l’avant et un vers l’arrière pour pouvoir mieux se tenir aux branches. Les « savants » vous diront qu’elles sont anisodactyles (en grec ancien, cela signifie « doigts inégaux) ». De plus, elles savent bloquer les muscles de leurs pattes quand elles dorment ; ce qui leur permet de rester accrochées aux (petites) branches d’arbres même pendant leur sommeil.
Les mésanges sont des oiseaux « chanteurs », comme tous les passereaux*** : leur syrinx, organe de chant, est très développé. On dit que la mésange titine, zinzinule ou zinzibule. Elle délimite son territoire ou offre son rêve d’amour tendre avec des "si si si", "si lu lu lu lu lu lu", "ch ch ch ch ch du", "tche he he he he he", qui ont valu le surnom de chickadee aux mésanges à tête noire d’Amérique du Nord.
Jeune mésange charbonnière appelant ses parents
Les mésanges sont des élégantes de « haute-couture » : toque bleue, plastron jaune pour la mésange à tête bleue ; une touche de rose tendre chez la mésange à longue queue (une assez lointaine cousine des mésanges proprement dites) ; élégance de la mésange huppée ; jacquard noir et blanc de la mésange noire (ne pas confondre son nom avec celui de la mésange charbonnière).
Les mésanges sont réputées « fines-mouches » : Bon d’accord, elles mangent des mouches, mais elles sont aussi rusées que ceux qu’on appelait les mouches (mouchards, espions) de la police des rois depuis le Moyen-Age. Le Moyen-Age nous a conté l’histoire du goupil nommé Renart (déformation du prénom Reginhart) où la mésange fine-mouche l’emporte sur le pas assez rusé goupil. Tche he he he !
Renart et la mésange
Renart entend près de lui le chant d'une mésange. Comment faire pour l'attraper ? Doucement, il appelle : « Mésange, ma mie*, descendez, le roi ordonne la paix générale. Les loups ne mangeront plus les moutons.
- Ni les renards les oiseaux ? demande la mésange.
- Non plus. Descendez que je vous embrasse.
- Renart, mon ami, je veux bien venir, mais à une condition : vous fermerez les yeux. »
Voilà une singulière condition, se dit Renart, mais enfin, je sentirai bien le battement de son aile, et la bête sera vite prise. « Entendu ! » dit-il tout haut. ll vient se coucher à plat ventre sous l'arbre et il ferme les yeux.
La mésange prend dans son bec un peu de mousse, et le laisse tomber sur le museau du renard qui, croyant qu'une aile vient de le frôler", essaie de saisir l'oiseau au vol. Mais, il n'attrape rien.
- « Ma mie, recommencez, vous avez été trop vite, je n'ai pu vous embrasser. Voyez, je ferme les yeux ».
Et quand l'oiseau, qui s'amuse, recommence pour la deuxième fois, Renart, soulevant ses paupières, aperçoit le petit flocon de mousse, comprend que la mésange se moque de lui et, furieux, rentre dans le bois. ****
Suzanne Bourdet Michel Faye
* You tube : Pierre Perret, Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux
https://www.youtube.com/watch?v=Jgqg0L4r19Q
** Une histoire d’oiseaux : Les mésanges
https://www.unehistoiredeplumes.fr/une-histoire-doiseaux-les-mesanges-2/
*** Sonothèque de la Ligue de Protection des Oiseaux , Ile-de-France
**** D’après “Le Roman de Renart,” selon une transcription d’O. Larrieu , Hachette éditions
Images : Toutes les photos sont de Régis Dheilly
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