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La Fin de l’homme rouge, par Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature 2015.

Svetlana Alexievitch, en quête de vie (s)*

          Un voyage en Russie ne nous apprendra jamais ce que nous apprend, dans ses livres témoignages, Svetlana Alexievitch, de père biélorusse, de mère ukrainienne. Svetlana Alexievitch est  née en 1948, dans une famille d’enseignants de l’Ouest de l’Ukraine. Son enfance a été nourrie des récits de la guerre germano-russe. D’abord professeur, puis journaliste, enfin autrice, elle a consacré l'essentiel de son œuvre à transcrire les ères soviétique et post-soviétique dans l'intimité des anonymes qui les ont traversées et dont elle a recueilli les témoignages multiples. Elle a reçu le Prix Nobel de littérature en 2015.

          Elle a longtemps vécu en Biélorussie, jusqu’au moment de la révolution biélorusse qui a émergé en amont de la dernière élection présidentielle [en août 2020] et à laquelle elle a participé. Nombre de ses compagnons de lutte sont aujourd’hui en prison. Elle-même vit désormais à Berlin.

 

 La Fin de l’homme rouge Ou Le temps du désenchantement **

         Cet essai, de plus de 500 pages, recueille des mots, « tirés des bruits de la rue et des conversations de cuisine », sur des centaines de vies brisées, Goulag, Perestroïka, Capitalisme triomphant, Nouvelles dictatures.   « La consolation par l'Apocalypse » : « Dix histoires dans un intérieur rouge », nous immerge dans les années 1990. Et  « La fascination du vide » : « Dix histoires au milieu de nulle part », nous immerge dans les années 2000.

 

Ce livre pourrait être d’une tristesse effroyable. Eh bien non.

         « Nous avons connu les camps, nous avons couvert la terre de nos cadavres pendant la guerre, nous avons ramassé du combustible atomique à mains nues à Tchernobyl. Et maintenant nous nous ­retrouvons sur les décombres du socialisme. Comme après la guerre... ».

           Tristesse effroyable ? Eh bien non, certes ce livre surprend, parfois on a un mouvement de recul, mais ce qui domine c’est un courage rare, une envie de vivre énorme, la vie qui pulse, malgré tout.

Suzanne Bourdet     Michel Faye

 

* www.lesoir.be/101863/article/2017-06-28/le-prix-nobel-svetlana-alexievitch-denonce-bruxelles-le-systeme-poutine

** https://www.lemonde.fr/livres/article/2013/10/03/svetlana-alexievitch-en-lettres-rouges_3489001_3260.html

Photo: www.lesoir.be/101863/article/2017-06-28/le-prix-nobel-svetlana-alexievitch-denonce-bruxelles-le-systeme-poutine

 

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