Les trottoirs trop étroits, un problème d’urbanisme trop souvent négligé

 Connu dans l’Antiquité, oublié au Moyen-Age, réinventé ensuite, mais absent du code de la route française, le trottoir n’intéresse guère nos élus. Pourtant la loi de 2005 sur le handicap instaure des trottoirs dits « cheminements piétons » de 1,4 mètres de large, c’est-à-dire utilisables par les fauteuils roulants, et par les poussettes, et sur lesquels on pourrait se croiser sans se bousculer. Mais on n’inaugure pas les trottoirs, ce n’est pas assez glamour ! L’état des trottoirs peut être amélioré rapidement, sauf que le maire a délégué l’état des trottoirs au Territoire.  Par contre, la largeur des trottoirs est une question d’urbanisme, et nécessite un travail de longue haleine, qui dépend du maire.

Les trottoirs trop étroits, un problème de sécurité publique

L'absence de trottoir, un trottoir étroit et/ou la présence d'obstacle sur le trottoir sont la cause d'environ 10% des accidents mortels déplorés sur la voirie*. 

Les trottoirs, grands oubliés des aménagements urbains dans notre ville

Certains de nos trottoirs, pourtant très passants, ont des largeurs dérisoires, comme, au départ de la Place Carnot, rue d’Estienne d’Orves** (vers le collège et au-delà), rue Boris Vildé, rue Jean Lavaud, rue Ledru-Rollin.  En 2016, le maire avait promis de régler le problème de sécurité de la rue d’Estienne d’Orves à proximité du collège. 5 ans plus tard, en 2021, le maire n’a toujours rien fait.  

Trottoirs très étroits tout autour du Carrefour de la Cavée, au départ des rues La Boissière, André Salel, Ledru-Rollin. Ce carrefour vient d’être refait à grands frais, mais les trottoirs restent toujours aussi étroits !

Certains trottoirs sont refaits dans la ville, mais sans plan d’ensemble, sans continuité piétonne.

Aujourd’hui, temps de Covid, un trottoir encombré de files d’attente devant un commerce (boulangeries souvent) ou devant un laboratoire pharmaceutique, file d’attente pour un test Covid par exemple … On voit bien que l’état et la largeur des trottoirs ont le tort d’être des sujets d’utilité publique, mais pas d’utilité politique.

On se félicite que le nombre de cyclistes augmente, mais faute de pistes cyclables, de plus en plus de vélos empruntent la Coulée verte, au détriment des piétons.

Peut-être faut-il un peu de civisme pour réfléchir, en concertation avec les riverains et les usagers, aux solutions à adopter, pour que les trottoirs ne se soient pas les grands oubliés des aménagements urbains. 

Les trottoirs sont indispensables aux piétons et favorisent la convivialité 

 Le Baromètre des villes marchables

 Jusqu’au 15 mars, vous pouvez contribuer au « Baromètre des villes marchables »***, en remplissant sur internet le questionnaire du Collectif Place aux piétons, qui promeut la marche urbaine. Ce baromètre est initié par la Fédération Française de RandonnéePédestre(FFRP) et  ses  partenaires  de  la  plate-forme associative "Place  aux  piétons" (Rue de l’Avenir et 60 Millions de piétons), dans le cadre d'un programme plus global qui vise à promouvoir la marche.  Il est soutenu par l'ADEME et les Ministères de l'Ecologie, des Sports et des Transports, et piloté par le CEREMA, Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement. Le résultat en sera publié courant avril.

Suzanne Bourdet    Michel Faye

* https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/03/04/le-trottoir-grand-oubl...

***  https://www.cerema.fr/fr/actualites/operation-barometre-villes-marchables

** Photo:  rue d'Estienne D'Orves.80% de la largeur totale de la rue est réservée aux voitures et camions. Aucune piste cyclable. Deux trottoirs très étroits, 75 cm de large chacun ( 10% chacun de la largeur totale de la voie. De plus ces trottoirs supportent des panneaux de signalisation, des arrets de bus, des poubelles...; Ils sont  quasiment inaccessible aux fauteuils roulants et il est difficile de s'y croiser.