Le bétonnage continuel de la petite couronne est favorisé depuis plus de vingt ans par les gouvernements successifs avec l’accord, voire le soutien, des maires concernés quel que soit leur parti politique, bétonnage aggravé par le SDRIF ( Schéma Directeur de la Région Ile de France)  voté par la Région en 2013, puis par  la loi ALUR ( loi Duflot, ministre EE-LV) en  2014 et enfin par la loi ELAN de 2018. Cela  fait des ravages dans l’urbanisme périurbain, en imposant des sur-densifications, amplifiées ces dernières années et éloignant toujours plus loin les familles modestes qui souhaitent vivre en pavillon avec jardin( ce qui est très appréciable en temps de confinement).  Cela implique des transports surchargés, des temps de transport de plus en plus longs, dans des conditions de plus en plus fatigantes.

La Covid-19 arrive, transports très réduits pendant le confinement, télé-travail ou chômage technique pour beaucoup de franciliens. Arrive le temps du dé-confinement, indispensable à l’équilibre de vie de la population, et indispensable pour relancer l’économie. Les 2 raisons, équilibre de vie, équilibre économique, sont rarement défendues par les mêmes, et pourtant, c’est en les traitant ensemble que l’on peut changer réellement la donne.

Pourquoi travaille-t-on ? Est-ce pour acheter plus de biens produits par de pauvres-gens dans des conditions indignes à l’autre bout du monde, avec des transports qui polluent toute la planète ? Ou est-ce pour s’assurer la possibilité de créer notre propre qualité de vie, de développer notre créativité, de développer des rencontres enrichissantes ?

Dans des abattoirs, on découvre en ce moment des clusters Covid. La filière animale ciblée par le virus ? Propagation et/ou développement du virus favorisé (e-s) par les milieux froids ? Promiscuité, conditions de travail qui interrogent … Mais pourquoi découvre-t-on cela aujourd’hui seulement ? Pourquoi a-t-on laissé ces travailleurs à l’abandon pendant toutes ces semaines de confinement ?

Les plus indifférents sont en train de s’apercevoir que risques sanitaires et conditions d’élevage, d’abattage, de traitement sont liés. Aussi liés qu’équilibre de vie et équilibre économique.

Suzanne BOURDET    Michel FAYE