Patrimoine et mobilités douces, chemins de mémoire dans notre ville / Olympe de Gouges et Condorcet
Ces jours-ci, les journées du Patrimoine (16-17 septembre), et la 22ème édition de la Semaine européenne de la mobilité (SEM) sur le thème « Save Energy » nous engagent à conjuguer Patrimoine et Mobilités Douces .
Les journées du patrimoine et les mobilités douces
Les journées du patrimoine, c’est l’occasion de se souvenir qu’à Fontenay, il y a la pile Zoé *, l’IRSN**, le château La Boissière (construit par l’éditeur des fables de La Fontaine), Les sources de Fontenay ***(association qui expose au château Sainte-Barbe son travail sur les nombreuses galeries souterraines de Fontenay, les anciens puits, l’histoire du lavoir du Clos de Chevillons, l’histoire des abris anti-aériens, l’évolution des terrains de l’ancienne École Normale Supérieure, ancienne propriété de Théréza Cabarus, marquise de Fontenay, connue sous le nom de Madame Tallien. Ajoutez des conférences et des promenades guidées, vous l’avez compris, c’est l’occasion de vous déplacer d’un site à l’autre, à pied, à vélo, en utilisant les Vélib (une station existe près de la gare du RER, rue René Isidore, une deuxième Rue Jean-Jaurès, une troisième à l'arrêt Division Leclerc du T6); ou bien en utilisant les bus, par exemple le 394 qui traverse Fontenay, des Blagis jusqu’au Panorama, et va jusqu’au tramway T6, en passant par les sites indiqués ci-dessus.
Pour découvrir un patrimoine d’Ile de France, là encore, cherchez les mobilités économes en énergie, ajoutez le RER aux vélos, bus, ou tout simplement marchez à pied.
A Fontenay, du RER B avenue Lombart jusqu'au carrefour Carnot
A Fontenay-aux-Roses, le RER B passe sous la Rue Lombart. Cette rue porte le nom de Jules Lombart (1830-1915), qui acheta en 1875 la chocolaterie parisienne Meunier (créée en 1760) , qui devint ainsi l’entreprise Chocolats Lombart (1760-1957). La famille Lombart habita au 35, rue Boucicaut, et Jules fut un temps conseiller-municipal à Fontenay-aux-Roses.
Mémoire d’Olympe de Gouges et de Madame Tallien à Fontenay
Montez l’avenue Lombart, côté gauche. Au 31 avenue Lombart, vous passez devant un grand bâtiment qui fut l’Ecole Normale Supérieure de filles du temps où filles et garçons étaient séparés. Ce bâtiment est devenu une Cité universitaire, la cité Olympe de Gouges. Ci-dessous la porte du 31, avenue Lombart., avec les plaques Olympe de Gouges à gauche et Madame Tallien à droite
Les lycéens ont au programme de Français la possibilité de découvrir Olympe de Gouges, très investie dans la Révolution française. Femme de lettre et femme politique au temps de la Révolution française, elle écrivit en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne****, manifeste adressé à Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI. Elle milita aussi contre l’esclavage.
En 1792, elle choisit le parti des Girondins (modérés) contre les Montagnards (qui voulaient tenir face aux attaques extérieures et à l’insurrection vendéenne). Les positions s’exacerbèrent et aboutirent à une période sanglante, « La Terreur » (1793-1794). Les prises de position d’Olympe de Gouges lui valurent d’être guillotinée en 1793.
De son côté, l'aristocrate républicaine Madame Tallien, après une période mouvementée pendant la Révolution, devint une ces « Merveilleuses » qui célébrèrent la fin de la rigueur révolutionnaire par leurs tenues et leurs mœurs «légères».
Mémoire de Condorcet à Fontenay
Olympe de Gouges était proche de Condorcet, homme des Lumières***** aux idées très novatrices : il s’engagea pour une école laïque, gratuite et obligatoire, bien avant la loi de 1905, qui pose le principe de la séparation des Églises et de l'État. Il soutint aussi la cause des femmes, notamment pour qu’elles obtiennent le droit de vote, droit qui ne fût accordé aux femmes françaises qu’en 1944.
Condorcet fût poursuivi pendant la Terreur. Il vint frapper à la porte de son ami Jean-Baptiste Suard, journaliste et écrivain, au 7 de l'actuelle rue Jean-Jaurès (juste derrière la mairie actuelle, dont la construction a été décidée en 1960). Condorcet n’obtint pas l’aide qu’il espérait, il fût arrêté à Clamart et mourut en prison, en 1794, à Bourg-la-Reine . Ci-dessous la porte de la propriété Suard qui se trouvait anciennement au 7 rue Jean-Jaurès.
Si vous allez au bout de la rue Jean-Jaurès, vous arrivez Place Carnot, vous y rencontrez bien d’autres sujets historiques, avec la fresque-hommage à Jean de la Fontaine et ses fables, avec des rues portant le nom de résistants, Estienne d’Orves pour l’une, Jean-Lavaud pour l’autre. Patrimoine et mobilités douces sont partout « complices « de découvertes. Ce serait encore plus agréable si les trottoirs étaient moins cabossés !
Suzanne Bourdet Michel Faye
* Pile Zoé : Notre blog du 13 février 2022
** IRSN : nos blogs de février-mars 2023
*** Sources de Fontenay :
http://www.galeriessouterrainesdefontenayauxroses.sitew.com/Actualites.D.htm
**** Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne https://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/declaration-droits-femme-citoyenne-0
et diverses éditions au format poche (image de titre)
***** Condorcet, homme des Lumières et image de titre
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