« On n’a pas de masques, donc on n’en a pas besoin ; puis masque partout » ; les propos à l’emporte-pièce dans un sens, ou dans un autre ; l’utilisation abusive des selfies, et autres images.  Autant de dénis de démocratie. Le langage et l’image, priorités culturelles.

Parlons précisément de culture. Peut-on imaginer un Jérôme Salomon de la culture qui nous égrène chaque jour à la même heure les faillites et morts lentes de librairies, de théâtres, de films qui ne seront pas tournés, de festivals qui ne surmonteront pas la crise, et d’artistes, gens de culture, musiciens, écrivains, comédiens, techniciens, artisans, intermittents ou pas , tout ce qui est le socle d’une démocratie, mis au chômage ou ne pouvant même pas accéder au chômage?

Paroles, paroles ?  Pour avancer, jouons un peu avec le mot culture. Les vaches se cultivent-elles ? Les animaux d’élevage sont nourris, soignés, vendus. Et nous ? On s’aperçoit qu’on a la Culture en plus. Pour que cette culture ne soit pas manipulatrice, elle doit rencontrer une population éduquée.

Paroles, paroles ? Faisons simples : Regardez bien les deux images* ci-dessus. D’un côté, une foule dense, les vilains ;  de l’autre une foule « éduquée », les bons élèves ? Eh non, à gauche une caméra de face qui écrase la perspective au téléobjectif; de l’autre  une prise de vue au trois-quarts et au grand angle qui étale les plans. Téléobjectif ou grand angle. En tout cas, il s’agit du même moment ! L’éducation à l’image, à sa lecture technique, est capitale. Rues bondées ? Une affaire de perspective.

Dans notre Ville, cet été,  cultivons une culture de proximité, pour tous ceux qui ne partiront pas en vacances. plus de 100 000 euros pour acheter une statue les trois Figures**  ou 100 000 euros pour des rencontres entre artistes et habitants pendant tout l’été ?  Spectacles ambitieux, montés et vus par petits groupes, dans des salles modestes (Château La Boissière, Espace loisirs seniors, salles municipales, Maison de Quartier...), ateliers éducatifs, activités culturelles multiples, en lien avec des activités de petits groupes, sports, jardinage, lecture et /ou création de livres, sur le modèle que nous avions expérimenté lors des Nouvelles Activités Périscolaires (NAP 2014-2017), débarrassé des lourdeurs imposées par l’Etat. Autant de synergies à offrir aux Fontenaisien-ne-s.  Pour, avec et malgré le Covid, enclencher une nouvelle dynamique dans notre ville.
Suzanne BOURDET  Michel FAYE, conseillers municipaux

** voir notre article du 26 avril 2020