Histoires vraies/ Envoyé spécial*, 28 octobre 2021/ Démocratie locale
Sorgho ou pilleurs d’eau ?
Carton vert **: Il était une fois, dans les années 70, un paysan du Gers qui planta du sorgho à la place du maïs. D’origine africaine, le sorgho . Quand vint la sècheresse, la récolte de sorgho fut bien meilleure que celle de maïs.
D’origine africaine, le sorgho produit des grains, du fourrage ou une matière première pour l’industrie, en consommant 40% de moins d’eau que le maïs, et peu d’engrais, ses racines lui permettant d’aller chercher en profondeur les éléments nutritifs du sol. Il est considéré comme une alternative avantageuse aux cultures de céréales à paille ou au maïs qui sont, elles, plus sensibles au dérèglement climatique.
Carton rouge ***: Pendant ce temps, en Californie, quelques grands propriétaires terriens vident des nappes phréatiques pour cultiver des amandiers ou du riz, au détriment des autres habitants, dont certains se trouvent privés d’eau ; et au risque d’incendies géants attisés par la sècheresse, capables de rayer de la carte une ville de 30000 habitants comme Paradise en 2018.
Multinationales ou projet porté par les habitants ?
Carton vert **** : Il était une fois une île danoise, Samsø où, en 2007, onze éoliennes ont été installées sur des emplacements choisis pour, et avec, les habitants de l’île. Plus de 500 familles sont devenues copropriétaires de ces hélices géantes, avec des prêts auprès des banques, grâce aux garanties du gouvernement danois.
Oui, on a besoin d’énergie, comment la produire ? Comment partager équitablement contraintes et profits ? Les habitants de Samsø expliquent :
« Pour que ce projet marche, il fallait qu’il soit démocratique, communautaire. Les gens n’auraient pas accepté qu’une entreprise extérieure leur impose des éoliennes de 70 m devant leurs fenêtres, sur leurs terres. »
« Il nous manque des connaissances techniques, des capacités intellectuelles. Or, le changement dépend de notre habileté à nous former, à renforcer nos compétences… nous avons mis en place des manières de communiquer et de travailler qui permettent de gérer les désaccords. »
Démocratie réellement participative, communication non violente... les îliens ont pioché dans le grand répertoire de la démocratie locale pour mener à bien leur aventure.
Carton rouge ***** : Pendant ce temps, en baie de Saint-Brieuc, le projet d’éoliennes géantes exacerbe la fracture entre « petits » acteurs locaux et appétits des grands opérateurs. Au détriment de toute approche démocratique locale.
Fontenay-aux-Roses ou Fontenay-au- béton ?
Carton rouge : Le maire coupe des arbres pour mieux surdensifier, minéralise des places ; ça fait plus propre ? C’est surtout plus chaud en été, et parfois plus glissant en hiver. Et comme on n’a pas d’éoliennes géantes, le maire autorise une tour antenne-relais géante au terrain de tennis de l’avenue Leclerc.
Densifions, surdensifions, partout dans la ville, démolissons aux Blagis pour mieux densifier, et gentrifier au passage. Avec ce maire, le béton ?
Carton vert : Pendant ce temps, le maire de Sceaux rénove la partie scéenne des Blagis, c’est plus respectueux des habitants et plus respectueux de la planète. S’agit-il de différents politiques ? Le maire de Fontenay et le maire de Sceaux appartiennent pourtant au même parti politique, il n’y a que l’avenue Jean Perrin à traverser pour passer d’un côté des Blagis à l’autre.
Suzanne Bourdet Michel Faye
* Histoires vraies Envoyé spécial jeudi 28 octobre 2021 https://www.telestar.fr/actu-tv/envoye-special-quel-est-le-theme-de-l-emission-de-ce-jeudi-28-octobre-668326
*** https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradise_(Californie)
**** https://reporterre.net/L-ile-danoise-de-Samso-apprend-a-vivre-sans-petrole
***** https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_%C3%A9olien_en_baie_de_Saint-Brieuc
Image Sorgho : www.dailymotion.com/video/x7n8i3c
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