Ehpad, hôpitaux, sécurité publique, mêmes enjeux
Ehpad, hôpitaux, sécurité publique, tout cela concerne directement chaque Fontenaisienne et chaque Fontenaisien. Jusqu’ici, chacune, chacun se débrouille comme il/elle peut. Alors qu’il s’agit de sujets qui méritent de vrais débats de démocratie participative.
Scandale de la gestion « actionnariale » des chaînes privées d’Ehpad (Orpea, Korian)*.
En matière de santé à l’hôpital, ou de soins aux personnes âgées en Ehpad, la concurrence n’est pas un facteur de diminution des coûts mais au contraire d’augmentation des coûts car le « client », inévitablement, pense que, plus c’est cher, mieux c’est.
Et s’il ne le pense pas pour lui, du moins le pense-t-il pour ses enfants ou pour ses parents car, comme chacun le sait, la santé n’a pas de prix pour les individus même si elle a un coût pour la société. Jusqu’au scandale qui vient d’éclater.
Où conduit la gestion « entrepreneuriale » des hôpitaux publics ?**
Bien que le concept de « l’hôpital entreprise» soit pour l’essentiel erroné, bien que la concurrence ne permette pas de réguler les coûts de santé, c’est bien le projet d’un « hôpital entreprise » concurrentiel qui a inspiré les réformes hospitalières successives, restructurations et fermetures de lits. Avec de nombreux effets pervers, dans les tarifications mêmes (le fameux T2A) et les difficultés que le grand public a constatées à chaque vague de Covid, difficultés qui ne sont que la partie visible de l’iceberg.
Un Ségur par ci, une bonne parole par là, on change les mots sans changer la réalité des choses sur le terrain. Or, pendant le Covid, ce sont bien les petites mains et les solidarités qui ont permis aux équipes de tenir.
Une gestion « distancielle » de la sécurité des biens et des personnes, souvent plus de bluff que d’efficacité***.
Au moment des attentats de Nice, Nice était la ville française la plus équipée en caméras de video-surveillance. En présence d’une caméra de video-surveillance, la petite délinquance est renvoyée dans une rue voisine, sans dissuader les vrais malfrats, encore moins les terroristes éventuels.
La vidéosurveillance est utile dans certains cas. Mais ce n’est pas seulement un dispositif destiné à assurer la sécurité. Trop souvent, les édiles mettent des caméras pour rassurer les électeurs, sans que soient réalisées les bilans de ces dispositifs de surveillance. La Cour des Comptes a, plusieurs fois, pointé la faible efficacité de ces dispositifs***.
Les mots et les choses
Oui, il faut du personnel en nombre suffisant et bien formé, dans les Ehpad, dans les hôpitaux, et en prévention dans la cité. Il faut en comprendre les exigences financières, et les nécessaires solidarités à retrouver.
Alors, notre démocratie sera vivifiée, au lieu de glisser tout doucement vers quelque chose de moins en moins démocratique.
Suzanne Bourdet Michel Faye
* notre blog du
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