Du vert au gris, les bandes de la biodiversité / Témoignage et photos d'oiseaux , par Régis photographe fontenaisien
Les bandes de la biodiversité (biodiversity stripes)
Dans un blog précédent, nous vous avons décrit les bandes de bleus et de rouges du réchauffement climatique (climate stripes), bandes créées en 2018 par le climatologue britannique Ed Hawkins, en prenant les chiffres année par année pour une région ou un continent. Ces bandes (Climate stripes en anglais) sont devenues populaires aussi bien dans les milieux scientifiques que dans les milieux culturels et sportifs.
D’autres chercheurs utilisent désormais la même méthode infographique pour montrer l’effondrement de la biodiversité, en passant cette fois du vert au gris. En effet, depuis les années 70, la population de mammifères, d'oiseaux, de poissons, d'amphibiens et de reptiles a baissé de 68 % en moyenne dans le monde. Et la situation se dégrade puisque l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a dévoilé son dernier décompte avec 2000 espèces supplémentaires en danger d'extinction . Au total, un million d'espèces sont menacées*.
Les oiseaux en Ile-de-France, et à Fontenay, les alertes de Vigie-Nature
L’Ile-de-France a perdu plus de 30% de ses oiseaux en moins de 15 ans. La forêt, quant à elle, conserve ses espèces spécialisées malgré un léger déclin constaté de 3% sur la période 2004-2017. Ce décompte est le fruit de 12 années d’observations dans le cadre d’un programme de sciences participatives appelé Vigie-Nature**.
Témoignage de Régis, Fontenaisien photographe d’oiseaux
La diminution des espaces verts (du fait de la surdensification), les abattages d’arbres, la forte fréquentation de la Coulée verte, autant de facteurs qui contribuent malheureusement à une diminution du nombre d’oiseaux. Par exemple, depuis deux ans, je ne vois plus de troglodyte mignon qui se baignait aux sources de Fontenay sur la coulée verte.
Les chiens sont plus intéressés par les odeurs des fourrés que par les oiseaux, mais les oiseaux ne le savent pas, du coup, ils s’enfuient. Les chats peuvent être, eux, un danger pour les oiseaux.
Les petits parcs moins fréquentés et les jardins des zones pavillonnaires attirent les oiseaux. Certains oiseaux savent utiliser des recoins de fenêtres d’immeubles, où certains reviennent nicher à chaque printemps, de génération en génération.
Suivi du nombre d’oiseaux communs en Ile-de-France
Dans la famille « Histoires naturelles », le grand-père est le Muséum d’histoire naturelle (créé en 1793, 11 sites répartis sur Paris et en régions), la mère est la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO, créée en 1912) et le petit dernier est l'Office Français de la diversité (OFB, créé en 2019).
Ces 3 établissements travaillent ensemble pour coordonner le programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) qui évalue les variations des populations nicheuses d’oiseaux communs.
Certaines espèces sont stables en moyenne (avec des fluctuations parfois importantes, en fonction des migrations notamment) C’est le cas de la grive musicienne, qui aime les forêts d’Ile-de-France, et s’aventure aussi jusque dans les espaces verts et les jardins. En France, elle est sédentaire, parfois migre plus au Sud en hiver. Les comptages ont montré que les grives musiciennes de pays situés au nord de la France viennent, eux, hiverner en France.
La grive musicienne fait partie des meilleurs oiseaux chanteurs. On peut l’entendre dès la fin de l’hiver, à l’aube et au crépuscule, son chant porte loin, il est très riche, plus complexe que la plupart des chants d’oiseaux. La grive musicienne peut développer plusieurs motifs différents, chacun sifflé trois ou quatre fois de suite***. Et , comme les fauvettes à tête noire **** , elle sait imiter d’autres oiseaux.
Le rouge-gorge est, lui, en augmentation (+ 22%) dans les forêts d’Ile-de-France**. Par contre, certaines espèces sont en nette baisse, notamment le bouvreuil pivoine (-67 %). La première cause de son déclin est la détérioration de son habitat.
Selon l’Agence Régionale de la biodiversité en Ile-de-France (anciennement Natureparif)*****, la baisse de la biodiversité « n’est pas une fatalité et peut être inversée, notamment en l’intégrant dans les politiques publiques ».
Suzanne Bourdet Michel Faye
*** Grive musicienne :
https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/dossier-794-grive-musicienne.html
**** Fauvettes à tête noire : notre blog du 1er avril : https://www.pourfontenay.fr/blog/les-oiseaux-de-fontenay-3-bienvenue-chez-les-fauvettes-tete-noire-photographiees-par-regis
***** https://www.arb-idf.fr/
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