Combustibles fossiles : 425 bombes climatiques, à mille millions de tonnes de CO2, prévues ou en cours de réalisation sur notre planète.
Bombes climatiques à CO2
A Fontenay comme partout en France, le mois de mai 2022 est particulièrement chaud, la sècheresse des sols devient dangereuse. A Fontenay comme partout, isoler les bâtiments, éviter les places minérales et planter des arbres plutôt qu’en couper pour surdensifier, autant de règles d’or pour faire face au dérèglement climatique.
Isoler les bâtiments, c’est économiser de l’énergie en hiver, mais aussi vivre mieux en temps de canicule, voire économiser l’énergie que dépenserait un ventilateurs. Donc une myriade de petits pas positifs qui mis bout à bout, sont importants.
Cependant, à travers la planète, il faut aussi savoir identifier les plus gros émetteurs de CO2. Selon les travaux publiés jeudi 12 mai dans la revue Energy Policy, en croisant plusieurs bases de données, on peut identifier 425 grosses infrastructures de combustibles fossiles à travers le monde sont susceptibles d’émettre chacun plus d’une gigatonne ( plus d’un milliard de tonnes) de CO2 . Ces infrastructures sont de véritables « bombes climatiques », dans les mains des gros producteurs : TotalEnergies (société française) , Gazprom (société russe)…
Une bombe à CO2 française en Ouganda
Arabie Saoudite, Australie, Chine, Canada, Etats-Unis, Inde, Irak, Iran, Qatar, Russie, 10 gros pollueurs en CO2. TotalEnergy n’est pas en reste, avec ses projets russes (aujourd’hui limités), mais aussi avec son projet Tilanga en Ouganda (Afrique) , qui entend exploiter les ressources pétrolières de la région du lac Albert ( estimées à plus d’un milliard de barils) et acheminer la production par un oléoduc transfrontalier jusqu’au port de Tanga, en Tanzanie via la société EACOP (East African Crude Oil Pipeline).
Les profits attendus sont tels que TotalEnergies et ses partenaires proposent force dédommagements financiers aux populations locales, se veulent partenaires de la protection des grands animaux locaux, protection des chimpanzés et réintroduction du rhinocéros noir.
Par ailleurs, l’énergie pour les stations de pompage sera partiellement fournie par des centrales solaires. Ça fait rêver ? Non, ces acteurs géants vantent leurs projets et leur « attention » à l’écologie, sans débat contradictoire. Favoriseront-ils le développement de l’énergie solaire pour les populations locales ? Que deviendront les gisements et leur environnement ?
Cela ne résout pas la question primordiale : l’emballage a beau être alléchant, ces chantiers de combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole) sont de véritables bombes à CO2, qui empêcheraient de contenir le réchauffement climatique. Les auteurs de l’étude appellent non seulement à ne pas lancer de nouveaux chantiers, mais aussi à réduire la production des infrastructures existantes.
Passer aux énergies renouvelables ne serait pas plus cher (peut-être même moins cher) et améliorerait du même coup notre indépendance énergétique.
Suzanne Bourdet Michel Faye
* Le Monde du 17 mai 2022
** https://totalenergies.com/fr/projets/liquides-fuels-decarbones/tilenga-eacop-agir-toute-transparence
Image de texte: https://totalenergies.com/fr/projets/liquides-fuels-decarbones/tilenga-eacop-agir-toute-transparence
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